La Tunisie a mis fin, mercredi tard dans la soirée, à plusieurs mois de blocage politique, après l'obtention de la confiance au gouvernement d'Elyes Fakhfakh. Le pays du jasmin a accouché in extremis d'un nouveau gouvernement emmené par Elyes Fakhfakh, désigné par le président Kais Saied. Après avoir refusé d'accorder leur confiance au précédent exécutif, les députés de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) ont voté par 129 voix pour, 77 contre et une abstention en faveur de la nouvelle équipe. Des semaines de négociations ardues ont été menées avec l'ensemble du paysage politique, et le nouveau chef du gouvernement peut enfin officialiser la composition de son exécutif qui comprend 30 ministres et deux secrétaires d'Etat. Le gouvernement est réparti entre 15 portefeuilles ministériels destinés aux partis politiques et 15 autres réservés à des indépendants et aux deux secrétaires d'Etat. Concernant les partis politiques, sans surprises, le mouvement Ennahda obtient le nombre le plus important de ministères avec 6 portefeuilles. Le courant démocratique obtient 3 ministères, et deux ministères ont été accordés respectivement pour le Bloc de réforme national, Tahya tounes, le Mouvement du peuple. Le deuxième parti arrivé en tête des élections législatives dernières, Qalb Tounes, du magnat des médias Nabil Karoui, reste dans l'opposition comme il en avait fait le souhait. Réagissant à l'obtention de la confiance au gouvernement, le président de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) et président du parti Ennahda, Rached Ghannouchi a estimé que le résultat obtenu lors du vote (60% des voix) était « honorable » malgré les tensions politiques.