La dernière décision du ministère de l'Education nationale, de laisser le choix aux parents d'élèves de choisir entre l'enseignement à distance ou en présentiel pour la rentrée scolaire 2020/2021, est toujours incompréhensible du côté des parents. La Fédération nationale des associations des parents d'élèves du Maroc (FNAPEM), a d'ailleurs rejeté cette décision dans un communiqué qu'elle estime « vide » et ne donne aucun détail sur les modalités de reprise des cours que ce soit pour les cours en présentiel ou à distance. Elle avance ainsi « qu'il serait préférable de reporter la rentrée scolaire si la tutelle n'est pas prête d'assumer ses responsabilités ». Pour Ali Fanach, président de la FNAPEM, « le ministère n'a pas expliqué les mesures qui seront prises pour accompagner la rentrée scolaire pour chaque cas de figure, présentiel ou à distance ». Il souligne également que la tutelle « a pris cette décision sans intégrer les autres parties concernées du secteur de l'enseignement notamment les parents d'élèves, et sortir avec un résultat qui arrange tout le monde ». Tout en rappelant que la décision du ministère d'appliquer l'enseignement à distance au début de la crise sanitaire « était une décision juste, malgré les lacunes qui ont accompagné cette mesure », notre interlocuteur avance « qu'aujourd'hui, les parents estiment que le ministère de tutelle dispose d'assez de temps pour mieux s'organiser et mettre en place toutes les mesures de prévention sanitaire nécessaires dans les écoles pour assurer l'enseignement en présentiel aux élèves ». « Pendant les examens du baccalauréat, il faut admettre que le ministère de l'Education a assuré. L'organisation était excellente. Le ministère avait mis à la disposition des candidats et des enseignants tous les outils de prévention sanitaire nécessaires (Masque, gel hydroalcoolique, distanciation) pour le bon déroulement de cette épreuve. Aujourd'hui, on est à quelques jours seulement de la rentrée scolaire 2020/2021, et on n'observe nulle part ses mesures précitées. Rien n'a encore été fait sur le terrain pour assurer le bon déroulement de l'enseignement en présentiel et rassurer les parents » dit-il. Pour mieux justifier le rejet de la FNAPEM de la décision du ministère, Ali Fanach évoque plusieurs hypothèses et se pose ainsi plusieurs questions. « Supposant que tous les parents d'élèves décident de choisir l'enseignement en présentiel, que va faire le ministère ? Quelles sont les mesures qu'elle a prises dans ce sens ? Si les parents choisissent l'enseignement à distance, le ministère a-t-il mis en place les outils nécessaires pour la réussite de cette mesure (connexion internet, plateforme de partage des cours et exercices, disponibilités des enseignants …) ? » s'est-il interrogé, soulignant que « le ministre en met trop sur le dos des parents ». Cela dit, la question qui se pose, est pourquoi les parents d'élèves n'ont pas considéré cette décision du ministère de leur laisser la possibilité de choisir entre l'enseignement présentiel ou à distance, comme positive, au lieu de leur imposer un modèle d'enseignement. Interrogé par Hespress Fr sur ce point, Ali Fanach estime que le « ministre est chargé de gérer le secteur de l'enseignement, pas les parents, donc c'est à lui de prendre les décisions adéquates pour le bien du citoyen tout en mettant en place les mesures nécessaires ». « Pourquoi des ministères ont été créés et des fonctionnaires ont été embauchés si l'on va donner cette responsabilité de choisir aux parents ? Le ministère doit analyser, trouver des solutions, planifier et mettre en place des stratégies de travail pour son secteur. Ce n'est pas aux parents de le faire. Au Maroc, il y a toujours une catégorie de parents ignorants qui n'ont jamais été à l'école, et auront du mal à choisir correctement pour le bien de leurs enfants, surtout qu'ils ne savent pas si l'école est sécurisée, les enseignants dépistés ... Donc c'est au ministère d'assumer ses responsabilités » dit-il. À cet effet, le militant estime que le ministère doit « dévoiler les mesures qu'il comptesprendre pour chaque modèle d'enseignement pour assurer le bon déroulement de la rentrée », même si l'idéal pour le président de la FNAPEM est le « report de la rentrée scolaire». « Il est préférable que la rentrée scolaire soit reportée, en attendant que la pandémie se calme dans le pays et qu'il y ait les conditions adéquates de reprise des cours en présentiel » dit-il. Il conclut que « les parents d'élèves sont aujourd'hui prêts à sacrifier un ou deux mois d'études dans le cursus de leurs enfants, à condition que le ministère sorte avec un plan de reprise clair et bien défini ».