Joe Biden l'ancien vice-président de Barack Obama et candidat à la Maison Blanche préfère miser sur celle du consensus en nommant la sénatrice de Californie Kamala Harris comme sa colistière. Joe Biden fait d'elle la première femme noire sur le ticket présidentiel d'un grand parti. Cela représente pour les femmes noires, qui se sont battues pendant des générations pour que leurs voix soient entendues et leurs aspirations politiques reconnues, un énorme espoir pour prétendre à la fonction suprême. Kamala Devi Harris, née un 20 octobre 1964 à Oakland, est une procureure de carrière et femme politique américaine. Ancienne procureure générale et procureure du district de San Francisco, elle est membre du Parti démocrate et sénatrice pour la Californie au Congrès des Etats-Unis depuis 2017. La sélection de Harris est historique à bien des égards. C'est également la première fois qu'un Américain d'origine asiatique figurait sur le ticket présidentiel. Née d'un père jamaïcain (Donald Harris) et d'une mère indienne (Shyamala Gopalan), elle est considérée comme une noire Américaine. Cette communauté en particulier a aidé à sauver la campagne de Biden plus tôt cette année en remportant une victoire retentissante à la primaire de Caroline du Sud, le propulsant à l'investiture démocrate. Alors qu'il se prépare pour les élections générales, Biden tente de recréer la coalition multiraciale et intergénérationnelle qui a envoyé à deux reprises Barack Obama à la Maison Blanche. Il doit encore rassembler les progressistes et les modérés du parti démocrate, s'il veut emporter la victoire le 3 novembre 2020. Mais il doit aussi trouver des soutiens parmi les modérés du parti républicain dont certains appellent déjà à voter Joe Biden. Les candidats à la vice-présidence n'affectent presque jamais le résultat d'une campagne présidentielle d'une manière ou d'une autre. Aucun colistier depuis Lyndon Johnson en 1960 n'en est crédité. Les aspects révolutionnaires de Harris peuvent faire plus de différence que d'habitude en dynamisant les électeurs afro-américains et les jeunes électeurs ce que Biden a eu du mal à faire jusqu'à présent. Elle est à la fois la première femme noire et la première personne d'origine asiatique américaine à participer à une grande fête, et à 55 ans, elle est une génération plus jeune que son colocataire de 77 ans. Avec ce choix, Biden donne quelques signaux sur sa vision de la campagne, son approche de la prise de décision et les traits qu'il apporterait à la gouvernance s'il gagnait. En attendant la première impression dans le camp démocrate c'est que Kamala Harris était également un choix sûr, elle a été élue deux fois dans tout l'Etat de Californie et s'est montrée une débatteuse combative lors des primaires et une intervenante efficace lors des audiences du Sénat. Biden avait d'autres options, l'ancienne ambassadrice de l'ONU Susan Rice, mais elle ne s'était jamais présentée à un poste électif ou la représentante californienne Karen Bass (controverses professionnelles à Cuba) ou le maire d'Atlanta Keisha Lance Bottom et le représentant Val Demings de Floride jugés quelque peu tendres. Mais l'un des points faibles pour Biden avec ce choix c'est que Harris avait été une amie de son fils Beau Biden (décédé en 2015) alors qu'ils étaient tous deux procureurs généraux, ce que le camp adverse ne manquera certainement pas de mettre en exergue à son profit.