L'Ethiopie et l'Erythrée signé, le 9 juillet dernier, un accord sur le rétablissement des relations bilatérales. Depuis, les dirigeants des deux pays ont multiplié les pas sur la voie de la réconciliation, scellée, ce dimanche 16 septembre, à Djeddah en Arabie Saoudite. Cet accord « de réconciliation », signé en présence du roi Salmane Ibn Abdelaziz d'Arabie saoudite, du prince héritier Mohamed ben Salmane, du ministre émirati des Affaires étrangères Abdallah Ben Zayed Al Nahyan et du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, vise à en finir avec vingt ans d'une hostilité qui perdurait depuis le conflit militaire qui avait opposé les deux pays en 1998, et à renforcer « la sécurité et la stabilité dans la région » de la Corne de l'Afrique. « L'accord de paix signé ce jour entre l'Ethiopie et l'Erythrée à Djeddah est un événement historique qui va contribuer au renforcement de la sécurité et la stabilité dans la région », a affirmé sur Twitter le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir. The Jeddah Peace Agreement signed today before the CTHM is a historic milestone for the peoples of Ethiopia and Eritrea and will contribute to strengthening security and stability in the region at large pic.twitter.com/rkfUeP5rOw — عادل بن أحمد الجبير (@AdelAljubeir) September 16, 2018 De son côté, Guterres a exprimé, lors d'un point de presse conjoint avec le ministre saoudien des Affaires étrangères, sa joie d'assister à ce « moment historique ». « Je suis extrêmement heureux d'être ici à Djeddah, car j'ai eu l'occasion d'assister à un moment historique. La signature de l'accord de paix entre le président de l'Erythrée et le Premier ministre de l'Ethiopie est en effet un événement historique. Ce conflit a duré pendant des décennies », a dit le SG de l'ONU, qui a également fait part de « sa reconnaissance pour le rôle joué par l'Arabie saoudite qui a facilité cet accord ». Antonio Guterre a, de même, rendu hommage « d'une part, au courage, à la vision et à la sagesse du Premier ministre éthiopien, qui a su surmonter les énormes résistances du passé et ouvrir un nouveau chapitre dans l'histoire de son pays, ainsi qu'à la façon dont le président de l'Erythrée a rapidement répondu à ses initiatives de paix ». « Cela signifie qu'il y a un vent d'espoir dans la Corne de l'Afrique. Ce n'est pas seulement la paix entre l'Ethiopie et l'Erythrée – c'est le fait que demain et après-demain nous aurons, ici en Arabie saoudite, le président de Djibouti et le président de l'Erythrée – deux pays qui se sont également opposés », a-t-il ajouté. Le rapprochement entre l'Ethiopie et l'Erythrée s'est traduit notamment par la réouverture des ambassades à Asmara et Addis Abeba, et le rétablissement des liaisons aériennes, des relations commerciales et des lignes téléphoniques. Mardi, ils ont rouvert deux postes-frontières.