Les échanges extérieurs de l'Algérie ont dégagé, au premier trimestre 2020, un déficit commercial de 1,5 milliard de dollars, contre 1,19 milliard de dollars à la même période de 2019, soit une aggravation de 26,21%, selon la direction générale des Douanes algériennes (DGD). D'après la même source, les exportations algériennes ont atteint près de 7,62 milliards de dollars durant les trois premiers mois de l'année en cours, contre 10,14 mds USD à la même période de 2019, enregistrant ainsi une baisse de 24,89%. Quant aux importations, elles ont, pour leur part, totalisé 9,12 mds USD, précise la direction des études et de la prospective des Douanes (DEPD), relevant que les exportations ont ainsi assuré la couverture des importations à hauteur de 83,50%, contre 89,48% durant la même période de l'année dernière. Les hydrocarbures ont représenté 92,40% du volume global des exportations algériennes, en s'établissant près de 7,04 mds USD, contre 9,48 mds USD, enregistrant ainsi un recul de 25,78%. Pour les exportations hors hydrocarbures, elles restent toujours marginales, avec 578,7 millions USD, ce qui représente seulement 7,60% du volume global des exportations, contre 658,04 millions USD, en baisse de 12,06% durant la même période de comparaison. Les statistiques des Douanes montrent que ce recul des exportations hors hydrocarbures a concerné tous les groupes des principaux produits exportés, notamment les demi-produits avec 433,57 millions USD contre 481,47 millions USD, en baisse de (9,95%), les biens alimentaires avec 111,48 millions USD contre 111,72 millions USD (-0,21%), les biens d'équipement industriels avec 11,19 millions USD contre 29,02 millions USD (-1,42%). Les produits exportés étaient composés aussi de produits bruts avec 15,28 millions USD, contre 26,46 millions (-42,23%) et des biens de consommation non alimentaires avec 7,16 millions USD, contre 9,21 millions USD (-22,24%). Pour ce qui est des importations, trois groupes de produits que contient la structure des importations algériennes ont connu des hausses. Il s'agit des importations des produits bruts qui ont totalisé 586,80 millions USD, contre 522,18 millions USD (+12,38%) et le groupe énergie et lubrifiants (carburants) avec 465,46 millions USD contre 165,56 millions USD (+181,14%) et enfin les biens alimentaires avec une légère hausse de (0,59%) pour atteindre 1,93 milliard USD contre 1,92 md USD. En revanche, quatre autres groupes de produits ont connu des baisses. Il s'agit des biens d'équipements industriels, des demi-produits, des biens de consommation non alimentaires et des biens d'équipements agricoles. L'Algérie est l'un des pays d'Afrique les plus touchés par la pandémie de Covid-19, sur le plan sanitaire, mais aussi sur le plan économique. En effet, l'effondrement des prix du brut en 2020 vient affaiblir une économie déjà fragile, qui tire près de 95% de ses revenus d'exportation et environ trois-quarts de ses recettes budgétaires des hydrocarbures. Selon le ministre algérien des Finances, Abderahmane Raouya, les recettes fiscales algériennes en provenance de la vente du pétrole et du gaz vont baisser de plus de 50 % cette année pour se situer à seulement 10,86 milliards de dollars contre 21 milliards de dollars en 2019. En raison de la baisse des réserves de change et l'aggravation de la récession, le Fonds Monétaire International (FMI) s'attend à une contraction du produit intérieur brut de l'Algérie de -5,2% en 2020.