Les musulmans du monde entier célèbrent ce dimanche et lundi les festivités de l'Aid El Fitr qui marque la fin du mois sacré de Ramadan. Mais, dans plusieurs pays, à cause de la pandémie du coronavirus qui impose un confinement de la population, cette fête a un accent particulier. Après un mois de jeun, des millions de musulman à travers le monde devaient célébrer Aid El Fitr en présence de tous les membres de leur famille. Même vêtus de leur plus belles tenues traditionnelles, parfumés et coiffés pour l'occasion, cette année, les célébrations leur procurent un goût amer, celui de ne pouvoir être en famille. Avec la crise sanitaire du coronavirus, la vie des musulmans du monde s'est retrouvée chamboulée. Un ramadan, le mois le plus sacré du calendrier musulman, sans l'ambiance qui l'accompagne, les prières nocturnes interdites en mosquée, et voilà que même Aid El Fitr se retrouve fêté en demi teinte, à cause du confinement et des règles de distanciation sociale imposés par plusieurs pays. Photo Mounir Mehimdate Au Maroc, où cette fête est célébrée dimanche cette année en même temps que le reste des pays arabes, le sentiment d'amertume se fait ressentir. Les commerçants, vendeurs de tenues traditionnelles, couturiers, n'ont pas fait les recettes habituelles, les coiffeurs, les vendeurs de bijoux et maquillage, ont également souffert du manque à gagner à cause de la fermeture des commerces non essentiels. Photo Mounir Mehimdate Le moral des Marocains est également au plus bas, car si d'habitude, ils se préparaient pour fêter en grandes pompes la fin du jeun, cette année, à cause de l'épidémie du covid-19, ils n'ont pas eu le droit d'aller rendre visite à leurs grands-parents, voir leurs parents, frères et sœurs à cause des restrictions de déplacement et du couvre-feu. Le chef du gouvernement marocain Saad Eddine El Othmani avait annoncé, quelques jours avant la date de fin du confinement qu'il sera renouvelé pendant trois nouvelles semaines. En cause, des indicateurs non favorables à un retour à la normale. Dimanche, c'est donc en confinement, seuls ou entourés de leur famille mononucléaire que les Marocains se retrouvent à fêter, non sans un pincement au cœur, autour d'un verre thé à la menthe et de gâteaux aux amandes, ce Aid où le minimum d'efforts sera fait pour certains, tandis que d'autres tenteront de faire bonne figure en maintenant un semblant d'ambiance. Photo Mounir Mehimdate Ce sont les enfants qui ressentiront encore plus la différence par rapport aux années précédentes. Habitués aux nouveaux vêtements, cadeaux, et friandises, ce qui leur manquera le plus, ce sont les retrouvailles avec leurs grands-parents et leurs cousins avec qui ils s'amusent toute la journée. Enfin, les musulmans qui traditionnellement effectuent une prière spéciale de l'Aid dans les mosquées, ont dû, encore une fois se faire violence, en priant chez eux, pour respecter les mesures sanitaires imposées par les autorités, car les pays ayant lâché du leste trop rapidement en assouplissant les mesures de distanciation sociale ont vu le nombre de contagions au coronavirus se multiplier. Photo Mounir Mehimdate