Au Maroc le Ramadan neuvième mois du hégirien, calendrier de référence de l'Islam, débute ce samedi 25 avril, et comme à peu près partout dans le monde musulman, dans des conditions particulières puisque marquées par l'épidémie du coronavirus (Covid-19). Ce mois sacré de jeûne, de prière et de solidarité et ne pourra pas donner lieu cette année à des rassemblements, comme il est de coutume et de manière générale le Ramadan, l'un des cinq piliers de l'Islam, se déroulera sans prières à la mosquée. Malgré ces pincements au cœur, certains musulmans y voient quand même une occasion de resserrer les liens car la situation sanitaire l'exige et la mobilisation de tous afin de conjuguer l'effort national en succès, est de rigueur. L'aspect rituel collectif sera certes chamboulé comme pour les prières collectives du soir « tarawih » et chacun s'apprête à vivre une période particulière car nous sommes contraints de composer avec les mesures imposées par l'état d'urgence sanitaire pour lutter contre la crise du coronavirus(Covid19). Bref, nous nous apprêtons à vivre un Ramadan bien singulier avec moindre ambiance, car la vie nocturne ramadanesque ne sera pas. Sans saveur non plus car les vendeurs informels de pâtisseries bien spécifiques de ce mois Sacré (« chabakia, selou, beghrir... ») n'auront pas pignon sur rue comme à l'accoutumée. Nombre de boutiques et points de vente que l'on voyait pousser spécialement pendant ce mois n'ouvriront pas ce coup-ci, mesures et restrictions du confinement obligent. Seuls les grands magasins et grandes devantures seront habilités à vendre ces denrées si prisées en cette période. Ramadan cette année ne permettra pas malheureusement à nombre d'informels de réaliser le petit pactole en guise de « chiffres d'affaires ». On n'assistera pas mon plus, distanciation sociale oblige à cette foule compacte des fins d'après-midi et d'avant iftar ou rupture du jeûne qui s'agglutinait autour des boutiques, pâtisseries et boulangeries et qui caractérisait la frénésie des fins de journée du mois de Ramadan. Mais les risques de non-respect des règles de distanciation sociale demeurent cependant. Les autorités ont fort à craindre notamment des regroupements trop importants devant les commerces d'alimentation en fin de journée. Aussi, il est recommandé d'éviter de surcharger les commerces en ces heures. Le reportage photographique de Mounir Mehmidate nous a conduit cette fois-ci à la Souika de Rabat où les commerçants de tous bords du marchand d'épices à celui de dattes en passant par le préparateur de pâte feuilletée, se préparent au Ramadan. Peu de monde, du jamais vu en pareille période. Apparemment nombre de Marocains vont priser la cuisine et autres préparations culinaires et pâtissières à domicile. Mais au-delà des gourmandises aussi mielleuses soient-elles, pour bénéficier pleinement des bienfaits du jeûne, il y a lieu de veiller à adopter un régime alimentaire sain et équilibré. L'offre couvre largement la demande pour les produits les plus consommés durant cette période a assuré le ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime. Dattes, lait légumineuses, fruits et légumes sont disponibles avec de gros volumes. Le département de tutelle a également tenu à rassurer que l'approvisionnement durant le mois de ramadan se déroulera dans des conditions normales en dépit de l'état d'urgence sanitaire. Reportage Photo Mounir Mehimdate