Salé : Cérémonie de réception de six hélicoptères de combat Apache AH-64E    L'ONU et le Maroc organiseront en juin la Plate-forme de Marrakech sur la lutte antiterroriste    Aéroport Mohammed V : Une entrée plus fluide pour les voyageurs    L'avenir du football africain sera discuté à Rabat    Echanges. Le déficit commercial se creuse en janvier    Maroc : la BEI accélère son soutien avec 500 M€ de financements en 2024    Global Terrorism Index 2025 : le Maroc reste épargné dans un contexte régional troublé où la menace principale vient du Sahel    Ukraine, vers un New Deal ?    Marruecos: El gobierno autoriza a dos empresas para vuelos en globo aerostático    Temara : Tentative avortée de trafic de 4,321 tonnes de résine de cannabis    Guía turística para descubrir Marruecos durante el mes de ramadán    La salle guerre du régime militaro-alimentaire    La Namibie lance un système de visa en ligne    Ghana. John Dramani Mahama s'engage envers la CEDEAO    La franco-marocaine Sarah El Haïry nommée Haut-commissaire à l'Enfance    Vers une nouvelle page dans les relations entre le Maroc et la Libye ?    Football. Brahim Diaz brille au Real Madrid    « Brahim Díaz, l'arme fatale du Maroc et du Real Madrid » (CAF)    Handball / 16èmes de finale de la Coupe du Trône: Domination des équipes de la division « Excellence »    Coupe du Trône: WAC-FUS et AS FAR-MAS, affiches des 16èmes de finale    Médias/Sport: La Marocaine des Journalistes Sportifs organise un tournoi de football à Laâyoune    Europa League : L'Olympiakos contraint de se passer d'Ayoub El Kaabi    Le président gabonais met en avant la profondeur des relations avec le Maroc et le rôle de la vision royale dans le rayonnement religieux de son pays    Gabon maintains strong ties with Morocco post-Bongo era    Justice. Nouvelles révélations sur l'affaire du réseau de diffamation et de cyber-extorsion s'activant depuis le Canada    Tanger-Tétouan-Al Hoceima: Plus de 38 MDH pour lutter contre les incendies de forêts
    Oncorad Group soutient le secteur des coopératives avec le Souk Solidaire du Ramadan (VIDEO)    Omra ramadan : c'est la haute saison pour les agences de voyages !    El Jadida : L'ancien hôtel de police un patrimoine en ruine, un héritage en sursis !    Casablanca Events & Animations illumine Casablanca avec un programme culturel et spirituel pour le Ramadan    200 artistes à Fès pour la 28e édition du Festival des Musiques Sacrées du monde    Sommet du Caire: Bourita réaffirme le soutien constant du Roi aux droits légitimes du peuple palestinien    Plus de 800.000 touristes allemands au Maroc en 2024 : Une progression portée par l'aérien et la promotion    Sommet du Caire : Nasser Bourita réaffirme le soutien de S.M. le Roi aux droits légitimes du peuple palestinien    Macron s'adresse ce mercredi aux Français sur l'Ukraine et la défense européenne    Rougeole : -13% de cas en une semaine, la campagne de vaccination prolongée jusqu'au 28 mars    Mise au point au sujet d'un faux compte X au nom du Chef du gouvernement    Royaume-Uni : Des élus veulent criminaliser la possession d'images de femmes voilée sans hijab    Le Maroc renforce son soutien aux familles d Al-Qods et aux déplacés de Gaza avec des aides alimentaires pendant le Ramadan    LdC/8es : Liverpool-PSG, un duel au sommet à l'affiche ce mercredi    Real Madrid : Heureux d'avoir marqué, Brahim Diaz en veut encore plus    Mise au point au sujet d'un faux compte au nom de Monsieur le Chef du gouvernement sur la plateforme (X)    Maroc-Espagne : signature à Madrid d'une déclaration d'intention conjointe dans le domaine de la justice    Approvisionnement: Enième hausse des prix des tomates    Appels à projets pour la subvention des associations et instances culturelles, syndicats artistiques et festivals au titre de 2025    Jour 1 – Programmation spéciale Ramadan : Les chaînes nationales dominent le prime-time    Mohamed Benaïssa, l'adieu à «un bâtisseur de ponts» : l'hommage de Youssef Amrani    Fès : Le festival des musiques sacrées sous le signe des « Renaissances »    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Politologue: Le projet de loi 22.20 "est venu au mauvais moment"
Publié dans Hespress le 12 - 05 - 2020

L'examen du fameux projet de loi 22.20 relatif à l'usage des réseaux sociaux, surnommé par la toile « loi muselière », a finalement été reporté, après que le conseil de gouvernement, de ce jeudi 7 mai, ait validé la requête soumise dans ce sens par le ministre de la Justice.
Le projet de loi en question, devait être partagé sur le site du secrétariat général du gouvernement (SGG) avant son adoption, afin que les citoyens et la presse le consultent, chose qui n'a pas eu lieu. Mais le PL a finalement fuité et a été largement partagé et dénoncé sur les réseaux sociaux, son contenu ayant été jugé «liberticide».
Sur la question de la fuite du PL 22.20, Abdelhamid Benkhattab, professeur en sciences politiques à la faculté de droit Agdal-Rabat, estime que le vrai débat ne se situe pas au niveau de la procédure, parce qu'il y a eu par le passé plusieurs projets de loi qui n'ont pas été publiés sur le site du SGG, malgré le fait que ça soit une procédure indicative et non obligatoire, et la question, la vraie, n'est pas la publication ou non.
Pour ce professeur en sciences politiques, la question porte sur le fond même du projet de loi. « Il est vrai que le gouvernement n'a pas respecté ce qu'on appelle la règle de publicité ou de publication du PL, mais ce n'est vraiment pas un problème insurmontable. Pourquoi, parce qu'on pourrait avancer l'argument que le PL n'est pas encore fini et qu'il est encore en situation de débat et d'aller-retour entre les différentes composantes du gouvernement », explique Benkhattab.
Donc le vrai problème n'est pas la procédure législative, estime notre interlocuteur, qui relève toutefois que « le gouvernement est, bien entendu, tenu de respecter le droit constitutionnel notamment en ce qui concerne le droit à l'information que ce soit pour les journalistes ou pour les citoyens ».
« Malheureusement, on voit très bien que l'exécutif ne se situe pas vraiment dans cette posture de gouvernement ouvert, qui partage l'information. Mais, toujours est-il que le vrai problème se situe dans le fond et la philosophie même du PL 22.20, qui est un PL liberticide, et ça on doit le poser dès le départ », explique-t-il.
En effet, en analysant le contenu du PL 22.20, Benkhattab indique que ce projet de loi « reflète une vision, disons, sécuritaire du gouvernement vis-à-vis de la liberté en général, et de la liberté d'expression en particulier, mais aussi vis-à-vis de ces sites qui prolifèrent un peu partout et de cette alternative informationnelle qu'est devenu justement le monde virtuel ».
« Le gouvernement voit d'un œil septique ce monde virtuel et aimerait de toute manière le contrer ou le réglementer, mais à la manière autoritaire », dit-il.
Concernant le rôle joué par les réseaux sociaux dans le report de l'examen du texte, Benkhattab affirme en effet qu'il y a eu une « certaine unanimité au sein de la société civile et l'opinion publique contre ce PL». Pourquoi ?
Parce que, nous confie-t-il, « le PL dévoile les intentions d'autoritarisme, alors même que nous sommes dans une période où la solidarité et l'entraide nationale étaient en train de ce cristalliser et de se former ».
« Le PL 22.20 est malheureusement venu dans un moment où on n'avait pas vraiment besoin de ce genre de main mise sur la liberté d'expression. La société civile, notamment les associations mais aussi les intellectuels et les citoyens, se sont mobilisés contre ce projet de loi, parce qu'on a estimé qu'il s'agit d'un texte non seulement liberticide, mais qui sape l'un des principes fondamentaux de toutes les formulations de loi, à savoir la généralité et l'abstraction », analyse Benkhattab.
Selon lui, c'est une loi «qui est destinée à défendre une catégorie socio-professionnelle contre d'autres, chose qui est absurde d'abord et puis inacceptable dans un projet de loi qui est supposé être neutre, général et abstrait».
«Là on voit très bien qu'on est devant un PL qui est en train de défendre un lobbying ou une partie de la société contre d'autres. Alors bien évidemment, la société civile s'est mobilisée et a pu pousser le gouvernement à retirer le PL. Mais la vraie question, est que le gouvernement aurait du et pu, non seulement retirer le fameux projet de loi mais suspendre carrément son adoption», souligne Benkhattab.
L'universitaire note, en outre, qu'il s'agit-là, d'une « tactique gouvernementale. Le gouvernement veut seulement reporter sa discussion mais il aurait pu le retirer totalement et définitivement. Pourquoi ? Parce que nous sommes devant un PL somme toute liberticide et dont le Maroc n'a pas besoin».
Même face aux exagérations, aux dépassements… de la part de la société civile ou encore les médias, il faut être serein, car « on ne peut pas traiter les exagérations des médias ou les réseaux sociaux, par une autre exagération, cette fois ci, de la loi ».
« Un gouvernement démocratique et un Etat démocratique, ne doit pas agir de manière passionnelle, ne doit pas agir de manière +vengeresse+. Nous ne sommes pas dans cette posture. Un gouvernement démocratique, c'est celui qui agit avec lucidité et sang froid. Un tel projet de loi n'est ni lucide, ni neutre, ni respectueux des droits fondamentaux garantis par la constitution elle-même« , conclut le politologue.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.