L'ONG de défense des droits humains Amnesty International a appelé, jeudi 30 avril, a libérer le journaliste algérien Khaled Drareni, détenu en préventive depuis fin mars pour avoir couvert les marches du Hirak. Après avoir subi des pressions par les autorités algériennes, à de multiples reprises, pour cesser de couvrir les événements Hirak algérien, les manifestations pro-démocratie et anti-système, le journaliste indépendant et correspondant de la chaîne de télévision TV5 Monde et intervenant pour plusieurs chaîne d'information, est incarcéré depuis le 29 mars au centre pénitentiaire de Kolea, à l'ouest d'Alger, dans l'attente de son procès. « Les autorités doivent immédiatement et sans condition libérer Khaled et mettre fin à ces poursuites scandaleuses. Il est puni simplement pour avoir osé faire son travail journalistique de façon indépendante et courageuse », dénonce Heba Morayef, directrice d'Amnesty pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, dans un communiqué. Khaled Drareni, fondateur et directeur du site d'information en ligne Casbah Tribune et représentant de Reporters sans frontières (RSF) en Algérie est accusé « d'incitation à un attroupement non armé et d'atteinte à l'intégrité du territoire national » après avoir couvert le 7 mars à Alger une manifestation du Hirak. Il est aussi très critiqué pour sa large couverture médiatique sur Twitter, où il publie à chaque manifestation photos et vidéos des moments forts. Le comité de défense de M. Drareni a déposé une demande de libération provisoire devant le tribunal de Sidi M'hamed à Alger, a rapporté jeudi le site Casbah Tribune. Les avocats du journaliste ont affirmé que celui-ci « offre toutes les garanties pour se présenter le jour de son procès » et que son emprisonnement est d'autant plus « arbitraire » qu'il exerçait ses fonctions de reporter lors de son arrestation, précise la même source. Depuis l'accession au pouvoir du président Abdelmadjid Tebboune, rejeté par la rue, la pression sur les médias se fait de plus en plus ressentir. Ce sont pas moins de 4 médias algériens qui ont été la cible de censure, à savoir Maghreb Emergent, la Radio M, Interlignes et TSA (Tout Sur l'Algérie). A l'approche de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai, Amnesty exhorte également les autorités à « mettre fin aux restrictions injustifiées imposées aux journalistes et aux médias indépendants en Algérie ».