Suite aux déclarations du chef de la diplomatie américaine au sujet du droit d'Israël de décider de l'annexion de pans de Cisjordanie, l'ONU a tenu à remettre les choses au clair en réitérant sa position. L'Union européenne a fait de même. Lors d'une visioconférence du Conseil de sécurité, qui tient une réunion chaque mois sur le conflit israélo-palestinien, le coordinateur spécial de l'ONU pour le Proche-Orient, Nickolay Mladenov, a mis en garde Israël contre une possible annexion de zones en Cisjordanie, qui représenterait un « coup dévastateur à la solution à deux Etats » préconisée par la communauté internationale. Le responsable de l'ONU a relevé que la pandémie de Covid-19 avait entraîné « des exemples de coopération sources d'inspiration, au-delà les lignes de front, dans la bataille commune contre le virus » « Mais la confrontation et les combats se poursuivent avec un bilan humain de la guerre qui continue de croître », a-t-il déploré. Concernant le projet d'annexion d'Israël sur de nouveaux pans de la « Cisjordanie occupée », le responsable a déclaré qu'il s'agissait d'une « perspective dangereuse » rappelant que que c' »est une menace croissante ». « Si une telle décision était mise en oeuvre, elle constituerait une violation grave du droit international, porterait un coup dévastateur à la solution à deux Etats, fermerait la porte à un renouvellement des négociations et menacerait les efforts visant à faire avancer la paix régionale », a affirmé Nickolay Mladenov. « J'engage fermement les dirigeants israéliens et palestiniens à prendre des mesures vers la paix, à rejeter les mouvements unilatéraux qui ne feront qu'approfondir le fossé entre les deux peuples et saper les chances de paix », a-t-il ajouté. Le responsable réagissait après les propos du chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo qui a jugé mercredi, que l'Etat hébreu était habilité à statuer « en dernier ressort » de l'annexion de la Cisjordanie. Le chef de la diplomatie américaine était interrogé en conférence de presse suite à l'annonce d'un accord de principe pour la formation d'un gouvernement d'union entre Benjamin Netanyahu et Benny Gantz. Ce gouvernement prévoit la « souveraineté » d'Israël dans les « implantations en Judée et Samarie », expression utilisée pour évoquer l'annexion des colonies et de régions en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par l'Etat hébreu. Dans la même logique, le haut représentant de l'Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a exprimé le rejet l'UE de toute annexion par les autorités israéliennes des territoires palestiniens occupés. « L'Union européenne réaffirme que toute annexion constituerait une grave violation du droit international », a-t-il indiqué dans une déclaration, soulignant que l'UE « continuera de suivre de près la situation et ses implications plus larges et agira en conséquence ». Josep Borrell a par ailleurs réaffirmé que la position de l'Union européenne sur le statut des territoires palestiniens occupés depuis 1967 « reste inchangée », et que « conformément au droit international et aux résolutions 242 et 497 du Conseil de sécurité des Nations Unies, l'UE ne reconnaît pas la souveraineté d'Israël sur la Cisjordanie occupée ».