L'ancien ministre des Affaires étrangères algérien, Ramtane Lamamra « a renoncé » au poste d'émissaire de l'ONU pour la Libye. Après la démission de Ghassan Salamé, début mars, il était pressenti pour occuper le poste d'émissaire de l'ONU pour la Libye mais il a dû, in fine, faire contre mauvaise fortune bon cœur en faisant part, au secrétaire général des Nations unies du «retrait de son acceptation de principe» quant à sa nomination en qualité de représentant spécial en Libye. Alger on s'en doute, a crié haro sur... et a dénoncé la récupération de l'affaire Lamamra par certains pays pour attaquer sa diplomatie. Suivez d'autres regards, les Emirats arabes unis (EAU), l'Egypte et le Maroc sont suspectés d'avoir fait pression sur Washington pour qu'il refuse la désignation d'un diplomate issu d'un pays frontalier de la Libye. Du coup et à ce qui semblerait, les Etats-Unis y sont allés de leur véto quant à sa nomination pour refroidir ses ardeurs et annoncer son « renoncement » volontaire. C'est que le bonhomme avait donné son accord de principe au secrétaire général des Nations unies au début du mois. On savait Ramtane Lamamra diplomate et il n'y est pas allé par quatre chemins pour user du vocabulaire diplomatique afin d'annonce sa décision. Dans un communiqué à la presse et publié en premier lieu par l'agence officielle algérienne APS, l'ex vice-Premier ministre durant les quelques semaines qui ont précédé la chute du Président Abdelaziz Bouteflika, écrit : « Les consultations d'usage auxquelles procède M. Guterres depuis lors, ne semblent pas susceptibles d'aboutir à l'unanimité du Conseil de sécurité et d'autres acteurs. » Cette dernière étant « indispensable à l'accomplissement de la mission de paix et de réconciliation nationale en Libye ». Puis de poursuivre « En conséquence, je compte, au cours d'un entretien téléphonique dans les prochaines heures avec le secrétaire général des Nations unies, réitérer mes remerciements à M. Guterres pour le choix qu'il a porté sur ma personne et lui exprimer mon regret de devoir lui notifier le retrait de mon acceptation de principe de sa proposition que je lui avais donnée le 7 mars dernier. » a conclu Ramtane Lamamra. Cela étant et pour en revenir à « l'indignation » ou à la colère d'Alger, c'est un article du quotidien Le Monde publié le 14 avril qui en aurait été à l'origine en écrivant : «Des pays ont émis des réserves non pas sur la personne de Lamamra mais sur sa nationalité. Ils estiment que ce serait rajouter à la complexité du dossier que de nommer un médiateur représentant un pays contigu à la Libye ». Le soutien coûte que coûte d'Alger à Lamamra pour l'obtention de ce poste est dévoilé dans le communiqué par son auteur lui-même qui confirme « qu'il n'était pas demandeur de ce poste ». Pendant ce temps, en Libye où depuis la chute du régime de Mouammar El Gueddafi en 2011, le pays est plongé dans le chaos, on assiste à une intensification des combats. Le chef du gouvernement d'union nationale libyen (GNA reconnu par l'ONU), Fayez Al Sarraj a en outre annoncé la fin des négociations à des buts d'une solution politique. « Je ne vais plus m'asseoir (à la table des négociations, ndlr) avec Haftar après les désastres et les crimes qu'il a commis à l'encontre de tous les Libyens ». Bref, c'est la rupture totale.