Au moment où des critiques internationales commencent à s'abattre sur la Chine et sa gestion de la crise sanitaire mondiale du coronavirus, Pékin a réagi en niant toute dissimulation. Détecté pour la première fois en Chine dans un marché de la ville de Wuhan à la mi-décembre, le coronavirus continue de semer la panique dans le monde en avril. Et si les dirigeants mondiaux ne se sont pas penchés en détails sur la question de la gestion de la Chine de l'épidémie au niveau local, après presque trois mois de crise, des voix se sont élevées, notamment aux Etats-Unis, en France et en Grande-Bretagne. « Il n'y a jamais eu aucune dissimulation et nous n'autoriserons jamais aucune dissimulation », a assuré devant la presse un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, au moment où la Chine s'est félicitée d'avoir maîtrisé l'épidémie mais redoute des cas importés de ressortissants chinois rapatriés d'autres pays. Démentant toute dissimulation, Zhao Lijian a reconnu toutefois « des retards, des omissions et des imprécisions » dans l'enregistrement des décès au début de l'épidémie, du fait de l'engorgement des hôpitaux. Mais « la réponse de la Chine à l'épidémie est irréprochable », a-t-il déclaré. Après avoir maîtrisé l'épidémie grâce à des mesures très strictes, la Chine fait face aujourd'hui à une augmentation du nombre de décès. Près de 1.300 morts supplémentaires à Wuhan. Les déclarations du représentant chinois ne sont pas anodines. Elles font écho aux nombreuses critiques du président américain Donald Trump qui a suspendu les aides des Etats-Unis à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui accuse l'organisation d'être pro-Pékin et d'avoir un rôle dans la mauvaise gestion et la dissimulation du covid-19. Le président américain dont le pays est lourdement touché par le virus, n'a pas caché son irritation face à la réponse de l'OMS qui a critiqué sa décision de fermer l'accès aux Etats-Unis des personnes en provenance de Chine. Jeudi, c'était au tour du président français Emmanuel Macron de raviver les doutes. « N'ayons pas une espèce de naïveté qui consiste à dire que (la gestion de l'épidémie par la Chine) c'est beaucoup plus fort. On ne sait pas. Et même, il y a manifestement des choses qui se sont passées qu'on ne sait pas », a-t-il déclaré dans une interview accordée au Financial Times. Parallèlement, le Royaume-Uni a tancé la Chine en l'avertissant qu'elle devrait répondre à des « questions difficiles sur l'apparition du virus et pourquoi il n'a pas été stoppé plus tôt ».