Au moment où le coronavirus s'est emparé de 193 pays à travers le monde, provoquant de graves conséquences sur la santé publique et l'économie, les femmes à travers le monde, dont le Maroc, sont des victimes directes de cette épidémie et, sur plusieurs niveaux, indique un rapport de l'ONU Femmes. Si les femmes et les filles jouent un rôle essentiel dans la stratégie de réponse au coronavirus, elles sont aussi en première lignes des personnes subissant des inégalités, amplifiées par cette situation particulière. L'ONU Femmes qui s'appuie sur des analyses réalisées à travers le monde annonce qu' »une nouvelle fois« , les résultats ont « révélé l'impact disproportionné de l'urgence sanitaire et du confinement sur les femmes et sur les travailleuses de la santé ». Intervenantes de première ligne dans le secteur de la Santé, les femmes qu'elles soient des professionnelles de la santé, des bénévoles de la communauté, des scientifiques, des médecins, elles se retrouvent à effectuer une double, parfois triple mission, car en plus de la charge professionnelle, elles se retrouvent à assurer le rôle de lien au sein de leur communauté et d'aides soignantes pour leur famille, ce qui augmente leur risque d'être contaminées. Au Maroc, les femmes représentent 57% du personnel médical, 66% du personnel paramédical et 64% des fonctionnaires du secteur social. Elles sont également connues pour consacrer en moyenne sept fois plus de temps au travail domestique que les hommes, contre trois fois plus seulement au niveau mondial. Alors qu'une grande partie des femmes reste sans emploi, en dehors du circuit du travail, sujettes également à la violence conjugale, elles sont encore plus fragilisées par la récession mondiale qui guette les pays en ces temps de pandémie de coronavirus. Photo : ONU Femmes / Centre Ennakhil « Dans la seule région arabe, la Commission économique et sociale des Nations unies pour l'Asie occidentale (ESCWA) estime que le COVID-19 entraînera une baisse du PIB de US$42 milliards et la perte de 1,7 million d'emplois en 2020″, indique la publication de l'ONU Femmes, alertant sur la situation de femmes se trouvant en dehors de la population active mais assumant les tâches domestiques, les soins ou encore le suivi de la scolarisation des enfants à domicile. C'est une situation encore plus préoccupantes pour les femmes sans emploi au Maroc puisque le pays connait un taux de participation de la femme à la vie économique des plus faibles au monde, avec 22% en 2018, contre 48% de moyenne mondiale, dont 10% d'entrepreneuriat féminin. De plus, la tendance des femmes non actives est baissière dans le pays depuis les 20 dernières années. En 2000, le pourcentage de femmes participant à la vie économique au Maroc était de 29%. « Ces conséquences seront d'autant plus dramatiques alors que les femmes ont de moins en moins accès à l'activité depuis quelques années, notamment au Maroc », affirme le rapport de l'ONU. « La précarité économique des femmes est aussi aggravée par leur surreprésentation parmi la population au chômage, notamment pour les plus diplômées », ajoute la publication, indiquant que le niveau du chômage chez les femmes est de 33% contre 18% chez les hommes.