Prenant en considération la situation que vit le Maroc, entré en état d'urgence sanitaire pour faire face à la propagation du Coronavirus, une pétition nationale pour la « libération de tous les prisonniers politiques, détenus d'opinion et de Hirak sociaux » et l'allègement la surpopulation carcérale a été lancée. Elle rassemble jusqu'à présent plus de 150 signataires d'acteurs associatifs et politiques défenseurs des droits de l'Homme. Une demande qui va de paire avec la mesure de précaution recommandée par l'ONU par rapport à la « libération des détenus politiques » en cette période d'alerte générale. « Notre patrie vit aujourd'hui sous propagation du virus Corona, qui a créé un mouvement de mobilisation pour le neutraliser et y résister, et qui a imposé à l'Etat et au gouvernement la prise des mesures de prévention et de précaution fermes, dont la dernière est de décréter l'état d'urgence sanitaire, et d'imposer le confinement à domicile pour empêcher la mobilité des personnes et restreindre leurs activités régulières afin d'éviter les rassemblement humains et les réunions qui augmentent la propagation de l'épidémie et sa large diffusion« . C'est le constat de base de la pétition lancée à l'initiative de trois personnalités reconnues pour leur engagement dans le domaine des droits humains, à savoir le coordinateur de la Coalition marocaine des instances de droits de l'Homme, Abdelilah Ben Abdesslam, le professeur universitaire Maâti Mounjib, et l'avocat Abdelmoula El Mrouri Monjib. Le texte en question, signé selon la correspondance parvenue à Hespress Fr par plus de 150 personnalités marocaines, explique qu'à « la lumière de ces circonstances difficiles dans lesquelles le peuple marocain est mobilisé au nom de l'interdépendance, de la coopération, de la solidarité et de la création de dynamiques nationales positives qui auront inévitablement tendance à réorganiser les relations humaines dans notre pays », les signataires appellent l'Etat marocain à « s'inscrire dans une nouvelle voie de réconciliation nationale« , et d' »arrêter tous les procès dans lesquels des militants YouTubeurs, journalistes, blogueurs, et faiseurs d'opinion sont poursuivis pour des raisons politiques« . Deuxièmement, la même pétition demande « la libération de tous les prisonniers politiques et prisonniers d'opinion et détenus de mouvements sociaux, y compris ceux du Hirak du Rif ». En troisième lieu, la pétition évoque le souci d'atténuer le surpeuplement que connaissent les prisons. « L'Etat est appelé à prendre des mesures à caractère humanitaire, ciblant les hommes et les femmes détenus de droit public, en décrétant une amnistie pour les personnes âgées de plus de 60 ans, les patients résidant dans les cliniques et les hôpitaux, les femmes ayant des petits enfants en dehors de la prison et qui ont passé la moitié de leur peine, les femmes et hommes dont il ne reste qu'un mois ou moins de la fin de leur peine, les es et hommes étrangers condamnés pour des délits non liés à des agressions ou à l'exploitation d'enfants et de femmes, des femmes placées en détention provisoire en cas de délit qui ne concernent pas des agressions sur des enfants ou des femmes, avec la conversion convertir des peines de prison ferme en sursis pour les prisonniers jugés en première instance depuis moins de 6 mois« , mettent en avant les signataires. La pétition préconise en fin aux pouvoirs publics de « mettre l'accent sur le caractère exceptionnel de cette période dans toutes ces mesures, pour les prisonniers qui sont des trafiquants de drogue, des enfants, des femmes, des parents, et ceux ayant commis des crimes de sang, ou ayant saisi l'argent public« . Notons que le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme a appelé aujourd'hui ce jeudi-même, ses gouvernements membre à libérer tous les prisonniers d'opinion dans toutes les régions du monde, à la lumière de la propagation du Coronavirus, et de sa transition vers un stade avancé d'épidémie mondiale. À ce propos, la commissaire des Nations Unies, Michelle Bachelet, a notamment appelé les gouvernements du monde à prendre des mesures urgentes pour contenir l'épidémie, et protéger ainsi la santé et la sécurité des personnes détenues dans les prisons et autres établissements pénitenciers. La responsable onusienne a souligné que « les gouvernements doivent maintenant plus que jamais libérer tous les détenus sans base légale adéquate, y compris les prisonniers politiques et autres détenus d'expression, d'opinion ».