Dans une lettre adressée au ministre de justice, l'Association des barreaux du Maroc a appelé à libérer certaines catégories de détenus dans l'objectif de réduire les risques de propagation du coronavirus au sein des prisons. Une requête qui rejoint celle déjà faire par l'association Relais Prison-Société qui s'inquiétait quant aux répercussions de l'épidémie et au danger qu'elle pourrait représenter pour la population carcérale, ainsi que pour le personnel pénitentiaire. Considérant les conditions déjà difficiles dans les prisons marocaines (surpopulation carcérale, manque de moyens, etc.), les avocats estiment que la situation ne facilite nullement l'application de mesures préventives notamment la distanciation sociale et l'hygiène. Afin d'éviter de faire des prisons, des foyers potentiel de la pandémie, l'ABM propose au ministère de justice des solutions alternatives en appelant « toutes les autorités exécutives et judiciaires concernées à lancer une initiative nationale de réconciliation visant à mettre fin à tous les procès et poursuites en cours, à l'encontre des militants médiatiques et activistes sur les réseaux sociaux, des journalistes et blogueurs, auteurs d'opinion et tout individu poursuivi pour des raisons politiques ». Toujours en vue de désengorger les prisons, l'association appelle également à la libération de certaines catégories de détenus à savoir les prisonniers âgés de plus de 60 ans; les femmes ayant des enfants en bas âge pris en charge à l'extérieur des prisons et ayant purgé la moitié de leurs peines; les détenus malades traités dans les hôpitaux, les personnes en détention provisoire, dans le cadre d'affaires délictuelles et les détenus n'ayant plus que 6 mois à purger. Les avocats excluent de leur requête les prisonniers jugés ou poursuivis dans des affaires de violences à l'encontre des enfants, de trafic de drogue en plus des affaires d'agressions et d'appropriation de fonds publics.