Le Syndicat national de la santé (affilié à la CDT) dénonce aujourd'hui un « désengagement continu de l'Etat par rapport à son rôle de garantir une vie décente et de bons services publics à tous les citoyens », appelant le ministère de tutelle à considérer la santé comme une priorité absolue et à assurer efficacement le droit au traitement et aux soins de santé. Le Bureau national du SNS annonce sa surprise quant à « l'élaboration d'un nouveau Modèle de santé sans impliquer les partenaires sociaux pour garantir les droits des travailleurs dans son contenu », soulignant que « la volonté politique et la reconnaissance de la spécificité du secteur et de la fonction publique sont la porte d'entrée pour toute réforme du système de santé ». Le syndicat a également annoncé son refus de « geler le dialogue sectoriel ». Il demande au ministre Khalid Aït Taleb de le reprendre d'urgence et de « mettre en œuvre les demandes que les travailleurs du secteur ont soulevées au fil du temps », appelant également ce derniers à « s'engager dans des initiatives de front social pour la dignité, la justice sociale et une vie décente ». L'instance décisionnelle du SNS indique que ses appareils « suivent ce qui se dit au sujet de la révision complète du système de santé et du nouveau Modèle de santé » et s'interroge sur son contenu. Il en veut pour preuve « l'absence persistante de signaux forts indiquant l'existence d'une volonté politique claire de l'Etat de garantir le droit à la santé pour tous et de bons services de santé socialement et localement égaux pour tous les citoyens, tout en donnant la priorité à l'édification d'un secteur publique viable et développé et en évitant une privatisation excessive qui nuit à la santé ». Appel à la construction d'une toute nouvelle perception du système de santé Le Bureau national du syndicat refuse également « tout abandon du dialogue social dans le secteur de la santé », et condamne « le fait que le gouvernement n'ait pas satisfait les exigences de tous les agents de santé par rapport la mise en œuvre de ce qui reste de l'Accord du 5 juillet 2011″. Il demande ainsi au ministre de la Santé d'« éviter la répétition de l'erreur de marginaliser le rôle essentiel des professionnels du secteur », d'où la nécessité, selon eux, d'impliquer le SNS ainsi que le reste des partenaires sociaux dans « la construction d'une toute nouvelle perception du système de santé ». Le même syndicat soutient que « la solution idéale aux problèmes du système de santé et de ses travailleurs réside dans la volonté politique, la reconnaissance réelle de la spécificité du secteur, et l'incorporation de cela dans un projet viable pour le système public de santé avec des fondements législatifs, organisationnels, financiers et humains ». Le SNS appelle également le ministre de tutelle à programmer le dialogue sectoriel dans les délais les plus proches, et à oeuvrer pour son institutionnalisation. La déclaration du syndicat affilié à la CDT affirme en fin que son Bureau national « se réserve le droit de prendre les décisions de lutte nécessaires en cas de poursuite de l'absence de dialogue sectoriel et d'ignorance des demandes légitimes de toutes les catégories de professionnels de la santé ».