Le président turc Recep Tayyip Erodgan s'est entretenu avec son homologue américain Donald Trump sur la crise syrienne, notamment à Idleb, dernier bastion aux mains des rebelles et théâtre de frappes aériennes du régime syrien et son allié russe. Selon la présidence turque qui a annoncé l'entretien entre les deux présidents des pays alliés de l'OTAN, Recep Tayyip Erdogan et Donald Trump ont tous deux souligné que « les dernières attaques du régime sont inacceptables » et ont discuté durant leur entretien téléphonique des « moyens de mettre fin à la crise à Idleb dans les plus brefs délais ». Cette conversation entre les deux alliés au sein de l'OTAN intervient au moment où Ankara et Moscou (qui emmènent le processus d'Astana pour la paix en Syrie, ndlr) adoptent deux visions différentes sur la question d'Idleb. Malgré une ligne commune assurant que la zone démilitarisée doit être respectée, la Russie est loyale au régime de Bachar Al Assad qui a déployé son armée à Idleb pour y reprendre la main, tuant au passage plusieurs militaires turcs installés dans des postes d'observation. Samedi, la télévision turque a cité le ministre des affaires étrangères Mevlut Cavusoglu qui venait d'avoir des entretiens avec son homologue russe, Sergei Lavrov en marge de la conférence sur la sécurité à Munich en Allemagne. En ce sens, Ankara estime que les divergences rencontrées avec Moscou au sujet de la Syrie « ne doivent pas affecter » les relations entre les deux pays, notamment concernant les livraisons de systèmes de défense antiaériennes russes. « Les différences d'opinion en Syrie ne doivent pas affecter les relations turco-russes. La situation à Idleb (dans le nord-ouest de la Syrie où des hostilités sont en cours, ndlr) n'affectera pas l'accord sur les S-400 », les systèmes russes de défense antiaérienne achetés par la Turquie et qui ne plaisent pas aux Etats-Unis, redoutant qu'il y ait un vol de technologie, affirmant qu'ils ne sont pas compatibles avec l'armement de l'OTAN. Par ailleurs, une délégation turque devrait se diriger dès lundi vers la capitale russe après la visite d'envoyés russes la semaine dernière. Les responsables militaires et du renseignement russes n'avaient pas obtenu d'accord avec leurs homologues turcs.