Officiellement réunis pour examiner les développements du dossier libyen, l'Algérie et la Turquie ont plutôt discuté business, et convenu de porter le volume des échanges commerciaux à plus de cinq milliards de dollars. Dans le même sillage, le président algérien Abdelmadjid Tebboune, qui recevait dimanche son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, a en outre, indiqué avoir accepté l'acquisition par la Turquie d'un terrain pour la construction d'un nouveau siège de son ambassade en Algérie, et l'ouverture d'un Centre culturel turc en Algérie et d'un Centre culturel algérien en Turquie. Concernant le sujet du conflit libyen, le chef d'Etat algérien a déclaré qu'il existait « une totale convergence existe entre nous et la Turquie, pays frère, sur la nécessité d'œuvrer ensemble à la concrétisation des conclusions de la Conférence de Berlin », lors d'une conférence de presse conjointe avec Erdogan. Cette convergence entre Ankara et Alger confirme les analyses des spécialistes qui ont estimé que les deux pays ont pesé pour exclure le Maroc (qui plaide pour une solution politique libyo-libyenne sans interférences étrangères, ndlr) de la conférence internationale de Berlin sur la Libye. Le président turc a de son côté, estimé que l'Algérie pourrait avoir un rôle à jouer dans le dossier libyen, notant toutefois qu'il est « impossible de parvenir à un résultat dans le dossier libyen avec des solutions militaires ». Pour rappel, la Turquie a conclu un accord avec le Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, portant sur l'envoi de troupes pour préparer à une intervention militaire. Cette opération a été fortement critiquée par la communauté internationale qui plaide pour une solution politique comme le stipulait l'accord de Skhirat en 2015.