L'Algérie va-t-ellle remplacer le Maroc comme pays hôte des pourparlers libyens ? Dimanche à Berlin, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a déclaré que son pays est «prêt à accueillir un dialogue entre toutes les parties libyennes afin de trouver une issue politique à la crise». Cité par l'agence turque Anadolu, le président algérien qui a pris part à la Conférence de Berlin sur la crise libyenne, a expliqué que l'Algérie «maintient une même distance entre tous les intervenants libyens». «L'Algérie tient à rester à la même distance entre ces parties, et ne ménage aucun effort pour rapprocher les points de vue et construire des ponts de communication entre elles», a-t-il ajouté devant les participants à cette rencontre. Et d'appeler à «établir une feuille contraignante pour les deux parties, qui insiste sur le cessez-le-feu et l'engagement de s'abstenir de fournir des armes aux parties libyennes, qui doivent retourner à la table des négociations». Plus tôt dans la journée, Abdelmadjid Tebboune a eu des entretiens avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan sur la crise libyenne. Au cours des derniers jours, l'Algérie a activé sa machine diplomatique pour se faire une place dans la crise libyenne, en accueillant le président du Conseil présidentiel du gouvernement de l'entente nationale, Fayez al-Sarraj, une délégation du gouvernement Tobrouk non reconnu internationalement, ainsi que les ministres des affaires étrangères de la Turquie, de l'Egypte, de l'Italie et le Premier ministre italien Giuseppe Conte. Alger avait précédemment parrainé une médiation informelle entre les factions libyennes en 2015, avant la signature des Accords de Skhirat au Maroc. La mobilisation de l'Algérie relègue le Maroc au second plan d'autant plus que le royaume n'a pas été convié à la Conférence de Berlin. Une exclusion qui a fait l'objet d'un communiqué au ton offensif du ministère marocain des Affaires étrangères où Rabat s'est dite étonnée de ne pas avoir reçu d'invitation.