Après le Brexit, Gibraltar envisagerait sérieusement de rejoindre l'espace Shengen, a assuré Fabian Picardo, le chef du gouvernement du rocher dans une interview. Cette initiative du chef du gouvernement pourrait attiser les courroux de Madrid qui revendique à Londres le restitution de ce territoire de 6,2 km2. A moins de deux semaines de la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne, le chef du gouvernement de Gibraltar a affirmé que le territoire pourrait rejoindre l'espace Schengen afin de garantir la liberté de mouvement à sa frontière avec l'Espagne, a-t-il déclaré. « Nous avons parlé de ça avant le Brexit », a continué Fabian Picardo, en référence à « la possibilité que Gibraltar entre dans l'espace Schengen », une zone de 26 pays dont quatre ne font pas partie de l'UE, entre lesquels les voyageurs peuvent circuler sans passeports. Le Royaume-Uni n'a jamais voulu rejoindre l'espace Schengen mais si Gibraltar y entrait « ce serait positif » a estimé M. Picardo. « Cela a-t-il un sens pour l'UE que 2,5 miles carrés à l'extrémité sud de la péninsule ne soient pas accessibles aux citoyens européens? Je ne le crois pas », a-t-il dit. Pour lui, la gestion de la frontière avec l'Espagne doit se faire dans le respect des « règles européennes parce que c'est un accès à l'espace Schengen ». Le ministre a minimisé le risque que Madrid fasse pression dans les négociations en ralentissant le passage par des contrôles renforcés à la frontière après la sortie de l'Union européenne. Il s'est par ailleurs montré optimiste sur les relations avec le nouveau gouvernement de gauche emmené par Pedro Sanchez, estimant que ce dernier a exprimé le souhait « de regarder au-delà de l'éternelle querelle sur la souveraineté pour voir comment améliorer la situation économique dans la région ».