Le « Comité de soutien au journaliste Omar Radi et à tous les prisonniers d'opinion », a présenté ce jeudi, lors d'un sit-in de solidarité, une liste de condamnations (plus d'une douzaine) ayant concerné ces deux derniers mois, des utilisateurs des réseaux sociaux. Dénonçant « une campagne de répression » ciblant des auteurs de publications sur Youtube, Facebook ou Twitter, des dizaines de manifestants ont répondu à l'appel du Comité pour réclamer « la liberté immédiate » pour tous les détenus. Les membres du comité ont de même fustigé les tentatives « visant à museler la liberté d'expression », et qui ont jusqu'à présent conduit des activistes en prison pour des peines allant de six mois à quatre ans notamment pour « offense aux institutions constitutionnelles », « outrage à fonctionnaire public ou au drapeau national » ou encore « incitation à la haine ». Photo Mounir Mehimdate Lors d'une conférence de presse tenue à cette occasion, les initiateurs du mouvement ont estimé que « l'objectif est en réalité de museler la liberté d'expression sur internet, alors que les nouveaux médias ont ouvert un espace aux voix indépendantes alors que les médias sont étroitement contrôlés« . Ils y voient également « une vengeance et un règlement de compte avec ceux qui sont en désaccord avec l'Etat, critiquent ses politiques ou expriment leur colère« . Ainsi, pour ces défenseurs des droits humains, « les observateurs assurent, tous, que les poursuites engagées à l'encontre de ces utilisateurs des réseaux sociaux, sont à forte connotation vengeresse, et s'inscrivent dans le cadre d'un règlement de compte systématique à l'adresse de tous ceux qui critiquent, affichent leurs positions ou dénoncent les lourds verdicts prononcés contre les activistes du Hirak du Rif« . Photo Mounir Mehimdate Selon Khadija Ryadi, ancienne présidente de l'AMDH, le cas de l'activiste Abdelali Bahmad, dont le procès pour outrage au drapeau national reprend jeudi à Khenifra (centre), « en est un parait exemple ». Créé après l'arrestation du journaliste Omar Radi, fin décembre dernier et libéré depuis pour être poursuivi en état de liberté provisoire pour « outrage à magistrat », le comité a inclus dans ses revendications la libération de tous ceux qu'il considère comme étant des « prisonniers d'opinion ». Une campagne #freekoulchi (« libérez-les tous ») a récemment été lancée sur Twitter pour dénoncer cette série de condamnations, de même qu'un hashtag #FreeOmarRadi a envahi les réseaux sociaux. Photo Mounir Mehimdate