La fin d'année marque aussi le début des bonnes affaires auprès des grandes surfaces et autres magasins destinés aux consommateurs. Les offres promotionnelles en tout genre fleurissent en cette période, mais si certaines promotions sont trop bonnes, c'est qu'il y'a anguille sous roche. La période des fins d'année, au Maroc comme à l'étranger, est souvent marquée par différentes offres promotionnelles auprès des magasins de vêtements, accessoires, électroniques et de grande consommation. Il n'est pas rare de voir des affiches de « déstockage » et de réductions en tout genre. Du 10 % au 70 %, les consommateurs se retrouvent éblouis par ces offres, mais il arrive bien de se faire duper, d'une façon ou d'une autre. Si l'objectif des soldes et autres offres promotionnelles est de faire des profits tout en attirant de nouveaux clients, certaines parties ne cherchent qu'à faire du chiffre facilement. En effet, certains magasins ont la sale manie de présenter des prix en baisse par rapport à ceux pratiqués habituellement, en collant des étiquettes en rouge indiquant un montant quelconque en réduction d'un pourcentage donné. Ce genre de duperie est facile à repérer si l'on a une idée préalable sur le prix réel des produits qui nous intéressent en temps normal. Acheter intelligent, oui, mais pas n'importe comment En effectuant un tour du côté de certaines grandes surfaces, l'on a pu constater que des offres du genre « 1 +1=3 » ou encore « 1 acheté, 1 offert » sont la base en cette période, surtout pour ce qui est de l'alimentation. En inspectant de près certaines offres, on a pu constater que la date d'expiration arrive bientôt à échéance. Dans ce sens, nous avons contacté le président de la Fédération Marocaine des Droits des Consommateurs (FMDC), Bouazza Kherrati, nous a indiqué que ce genre de pratiques est bien courant durant les périodes spéciales de liquidation des produits en tout genre. « Les produits dont la date de péremption approche doivent normalement être retirés du marché. Mais certains commerçants préfèrent vendre à prix cassés plutôt que de perdre de la marchandise », nous a déclaré Kherrati. Loin des produits alimentaires cette fois, nous nous sommes penchés sur la question des produits électroniques vendus sur le web via des plateformes spécialisées, dont nous ne citerons pas le nom. En effet, nous avons pu constater que dans le cas des smartphones et jeux vidéo, certains produits sont vendus 2 fois le prix proposé sur le marché pour ce qui est des CD pour PS4 par exemple. Pour ce qui est de certains smartphones, le prix affiché « normalement » est supérieur de loin à celui affiché en période de soldes, et même sur le marché. Une source bien informée au sein d'une de ces plateformes nous a d'ailleurs expliqué que les promotions « Black Friday » sont une pure invention marketing, dont le but est de générer un trafic important pour le site. « Nous proposons bien évidemment des TV 4K à 100 dirhams, mais c'est souvent réservé aux proches de la boite, sinon nous ferions faillite rapidement durant la période des soldes », nous a indiqué notre interlocuteur. Le problème, c'est que les consommateurs ont souvent tendance à suivre les affiches « promotions », « soldes », « déstockage » et autres signes purement marketing. Sur ce point, le président de la FMDC nous a expliqué que le consommateur devrait être plus conscient des duperies, indiquant « que si une offre est trop bonne pour être vraie, c'est que c'est le cas vraiment ». Un certain « vide » juridique L'autre problème, réside dans le fait que même s'il existe un cadre juridique pour ce qui est des soldes au Maroc, il persiste pas mal de zones grises. En effet, la loi n° 31-08 relative aux mesures de protection des consommateurs ne fixe pas de périodes exactes pour les offres promotionnelles, ce qui fait que certains commerçants abusent des « promotions » pendant toute l'année. En effet, ladite loi indique dans son article 53 que « ... la durée des soldes avec la détermination de leur début et de leur fin... », chose qui n'est donc pas toujours respectée par certains commerçants. De plus, il faut savoir que les nouveaux prix doivent être affichés en même temps qu'aux précédents tarifs, qui sont barrés, et ce, un mois au préalable, afin d'éviter toute confusion. Par ailleurs, l'article 54 indique que « l'ancien prix barré ne peut excéder le prix le plus bas effectivement pratiqué par le fournisseur pour un bien ou produit similaire dans le même établissement au cours des 30 derniers jours précédant le début des soldes. Le fournisseur peut en outre indiquer les taux de remise applicables aux produits et biens objets des soldes ». Parmi les autres « anomalies » que nous avons pu relever, des offres de batteries « 3 +1 gratuit », une formule qui existe bien aussi du côté de certains yaourts à boire et à manger. Concernant ce type de « promotions », le président de la FMDC nous a indiqué qu'il s'agit là d'« arnaques », car l'on ne peut pas vendre des produits qui vont par 4 d'habitude et dire que 1 est gratuit pour donner l'impression aux consommateurs qu'ils font une affaire. Kherrati a dans ce sens expliqué que c'est au ministère de l'Industrie, du Commerce et de l'Economie verte et Numérique que revient le droit d'appliquer la loi en ce sens, mais que cela s'avère un peu difficile, dans la mesure où le ministère de tutelle et ses représentants deviennent très débordés par les contrôles en cette période. Toutefois, le problème avec la loi n° 31-08 réside dans le fait qu'elle ne détermine pas exactement qui est compétent pour ce qui est du lancement et de la gestion des périodes de soldes au sein du royaume.