Les soldes sont en souffrance au Maroc. En effet, nous sommes en pleine saison des soldes d'hiver. Sauf qu'au Maroc ça se fait dans l'anarchie totale. Il n'y a ni date officielle de début des soldes ni date de fin. A ce titre, Bouazza Kherrati, président de l'Association marocaine de protection et d'orientation du consommateur (AMPOC), explique à ALM que «les soldes au Maroc sont tout à fait désorganisés. Actuellement, il n'y a aucune autorité pour régir ce segment ce qui a pour incidence, par exemple, des magasins qui affichent «Soldes» à leur devanture pendant toute l'année ou encore se permettent d'utiliser solde dans le nom même du magasin». Et de poursuivre : «il s'agit là d'une violation de la loi. A ce titre, la loi 31-08 sur la protection du consommateur porte les prémices d'une législation régissant les soldes et interdit formellement ce genre de dépassement. Mais le gros du problème c'est qu'aucun décret d'application de cette loi n'a encore vu le jour et les fraudes violant les intérêts du consommateur se multiplient». En effet, l'article 49 de la loi sur la protection du consommateur stipule clairement que la vente en solde ne peut être pratiquée que si elle est accompagnée d'un affichage clair et lisible du terme «soldes». A ce titre, le fournisseur est tenu d'indiquer dans les lieux de vente les produits ou biens sur lesquels portent la réduction de prix, le nouveau prix appliqué et l'ancien prix qui doit être barré et la durée des soldes. Aussi, l'ancien prix barré ne peut excéder le prix le plus bas effectivement pratiqué par le fournisseur pour un bien ou produit similaire dans le même établissement au cours des 30 derniers jours précédant le début des soldes. Le fournisseur peut, en outre, indiquer les taux de remise applicables aux produits et biens objets des soldes. «Autant de dispositions qui restent violées faute d'autorités compétentes de contrôle et de répression», s'indigne M. Kherrati. Mais seule lueur dans ce tableau sombre le comportement remarquable de certaines enseignes organisées en groupe qui pratiquent les «Soldes» dans les vraies règles de l'art. À l'image du Groupe Aksal qui a démarré ses soldes, jeudi 3 janvier, dans l'ensemble de ses magasins à travers le Royaume. Affichage sur les devantures, des prix réellement bradés et une communication exemplaire. Idem pour le Groupe Nesk qui a démarré ses soldes depuis le 28 décembre. «Au fait, quand il pleut, les Marocains sortent leurs parapluies, et c'est le seul moyen que ces enseignes ont trouvé pour organiser leurs soldes. C'est-à-dire qu'elles s'alignent aux soldes en France et auto-décrètent la saison des soldes. Il est donc temps pour le ministère du commerce de se retrousser les manches et de se pencher sur ce dossier», souligne M. Kherrati.