A l'approche de l'été, les offres promotionnelles (déstockages, liquidations, ventes flashs, ventes privées...) ne cessent de se multiplier pour inciter le consommateur à réaliser de bonnes affaires, lesquelles s'avèrent parfois de fausses promotions, ce qui nécessite davantage de prudence et de vigilance. Elles sont partout et se nourrissent du comportement des acheteurs qui se ruent vers les magasins pour en profiter au maximum. Dans les centres commerciaux, toutes tailles confondues, impossible d'échapper aux affiches séduisantes (vente par lots, deux unités au prix d'une, rabais jusqu'à 80%, family size product, etc). Ces promotions sont-elles trop belles pour être vraies ? Une chose est sûre, elles attirent de plus en plus de consommateurs. Or, derrière quelques réductions affichées, se cachent parfois des promotions qui n'ont rien d'exceptionnel. Malheureusement, avant d'annoncer des réductions, certains commerçants sont tentés par une pratique basée sur le gonflement volontaire des prix initiaux affichés sur des produits à même de proposer par la suite, des offres qui semblent toujours plus attractives, mais pas aussi profitables qu'elles n'en ont l'air. Zineb Tazi Riffi, experte en marketing basée en Espagne, a indiqué que certaines enseignes profitent de la naïveté des consommateurs pour afficher des promotions monstres, totalement fictives. « Bien que la bonne affaire puisse exister, quelques vérifications s'imposent automatiquement avant achat », a-t-elle conseillé. « Comme la durée moyenne d'un achat est de 3 secondes (un peu plus dans l'univers virtuel), peu de monde vérifie s'il s'agit bien d'une promotion au pas », a-t-elle regretté, recommandant aux acheteurs d'aller vers les promotions avec un certain nombre de précautions pour ne pas se laisser piéger (prix de référence fictif, format normal moins cher que le format maxi, délai de promotion écoulé...) et de faire valoir leurs droits en tant que consommateurs. Les bonnes affaires pourraient être suivies de mauvaises surprises. Certains marchands affichent de vraies promotions pour des produits, dont les prix seront augmentés une fois la promotion terminée. « Pour perdre les repères du prix d'un produit, quelques commerçants optent pour une promotion sur une quinzaine de jours et qu'une fois cette promotion est écoulée, ils revoient à la hausse, singulièrement, ce prix par rapport au prix antérieur à la promotion », a-t-elle fait observer. Aussi, et avec l'envolée des ventes en ligne ces dernières années, les articles fictivement soldés ont envahi le net. C'est le résultat de prix excessivement revus à la hausse ou de marges abusives pratiquées par des marchands indélicats et peu consciencieux. Promotion et solde, est-ce la même chose ? Sur le plan légal, aucun texte ne parle de promotion. Ce terme est abusivement utilisé et sa traduction en arabe ne le différencie guère de celle de solde, a relevé Bouazza Kherrati, président de la Fédération marocaine des droits du consommateur (FMDC). Par contre, les soldes sont régis en partie par la loi 31-08, en vertu de laquelle, il est obligatoire, en période de solde, que l'affiche soit double, la première portant l'ancien prix barré et la seconde, le prix des soldes, a-t-il expliqué dans une déclaration à la MAP. Il a, à cet effet, noté que la loi 31-08 a chargé le ministère chargé du Commerce d'en assurer le contrôle pour garantir au consommateur la véracité de ce type de marketing. Le consommateur devrait connaître la véracité des prix affichés en ayant effectué plusieurs visites au magasin pour prendre connaissance de ces prix et les comparer avec les nouveaux, a préconisé M. Kherrati, notant que les délégations du ministère devraient en faire autant pour le suivi de cette importante opération de marketing. « Pour protéger le consommateur et les professionnels honnêtes, la loi devrait être amendée pour rétablir la confiance entre le consommateur et le professionnel », a-t-il estimé, ajoutant que pour l'e-commerce, « le vide juridique est abyssal et il en devient de plus en plus par l'usage des réseaux sociaux à des fins commerciales ». Le « downsizing », un marketing promotionnel au service du mensonge Quoi de plus décevant que de se rendre compte, une fois à la maison, que le produit de lessive que l'on vient d'acheter contient 150 ml de moins que celui que l'on a acheté il y a deux semaines ? D'autant plus qu'il était au même prix ! Sans nul doute, l'article a été sous dimensionné. Depuis quelques années, un étrange phénomène de rétrécissement des volumes, devenu de plus en plus populaire, a envahi les rayons. C'est bien le « downsizing », une technique permettant aux fabricants de revoir à la hausse le prix de leur article sans que le consommateur ne s'en rende compte. Garder le format du produit en l'étirant subtilement, rétrécir sa base, creuser son dos, diminuer le contenant, dissimuler le nouveau volume en transférant l'indication vers l'arrière du produit et le placer finalement au milieu des autres volumes plus conventionnels, sont des techniques, parmi d'autres, qui permettent de sous-dimensionner le produit et de faire croire au client qu'il achète son produit habituel sans se douter de rien. Ainsi, le packaging du produit joue également sur la confusion du consommateur. Les firmes misent de plus en plus sur cette technique, qu'elles accompagnent souvent de promotions, à même de gonfler leurs marges bénéficiaires et d'encaisser plus de profits. Une sorte de trompe l'œil au succès garanti !