En Algérie, après seulement quelques jours de l'élection du nouveau président Abdelmadjid Tebboune, de détenus du Hirak commencent à se voir libérés. Mais ces libérations qui se font au compte goutte tranchent avec de nouvelles arrestations. Si le nouveau chef d'Etat a renouvelé sa main tendue au Hirak, ce mouvement populaire inédit qui bat le pavé depuis février contre le système Algérien, des actions concrètes sont attendues venant de sa part, cela, malgré le fait que la rue rejette son élection. Après des mois de blocage, et des arrestations arbitraires de jeunes et moins jeunes, à cause de leur appartenance au mouvement du Hirak, mardi, neuf détenus d'opinion ont été libérés d'El Harrach, la prison des grands criminels et bandits, après avoir été arrêtés le 28 juin et emprisonnés le 5 juillet. Cette libération intervient à l'issue d'un procès en appel. En effet, la Cour d'Alger a réduit leur peine de prison de 1 an de prison dont six mois avec sursis à six mois de prison dont trois avec sursis. Un autre détenu d'opinion a également bénéficié d'une réduction de peine comme les neufs autres, mais ne devrait recouvrer sa liberté que dimanche prochain. Il avait été arrêté le 27 septembre. Mercredi, cinq détenus du Hirak ont retrouvé leur liberté après avoir été emprisonné à El Harrach depuis juin, selon les information du Comité nationale de Libération des Détenus (CNLD). Agouazi Mohand, Azoug Arezki, Bareche Hafid, Betlis et le palestinien Derouiche Aala avaient été « tous arrêtés vendredi 28 juin à Alger, et condamnés à un an de prison dont 6 mois avec sursis par le tribunal de Sidi M'hamed pour avoir brandi fièrement le drapeau amazigh », a indiqué le comité qui soutient les détenus du Hirak depuis le début du mouvement. Mais ces libérations sporadiques tranchent avec les nouveaux jugements prononcés contre les manifestants du Hirak et posent des questionnement sur les réelles intentions du pouvoir et s'il compte réellement tendre la main au Hirak. Ainsi, mercredi le militant Hadj Gharmoul a été condamné à 18 mois de prison ferme par le tribunal de Mascara et Hichem Aissaoui, 29 ans a été condamné à un an de prison ferme et purge sa peine à El Harrach. Ce dernier « a été entendu par le procureur du tribunal de Bab El Oued, mardi 24 décembre, puis présenté devant le juge en comparution directe qui l'a condamné à 1 an de prison ferme, en l'absence des avocats », a indiqué le CNDL.