Après avoir fait grève de la faim pour une deuxième fois contre les sanctions injustes du régime Algérien qui les maintient en prison depuis août, trois jeunes militants, détenus pour leur participation au Hirak, ont été transférés en urgence à l'hôpital. Persécutés par les autorités algériennes et sous le coup de 10 lourdes accusations, trois jeunes algériens, Mohamed Tadjadit (26 ans), Noureddine Khimoud (25 ans) et Abdelhak Ben Rahmani (38 ans), ont été transférés en urgence à l'hôpital Mustapha Pacha de la capitale Alger, après avoir débuté une grève de la fin il y a de cela 10 jours. Ces trois militants, détenus d'opinion et, qui font partie de plus de 90 autres détenus du même genre, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), ont vu leur état de santé de dégrader avant qu'ils ne soient sauvés. Il s'agit de la deuxième fois qu'ils entament une grève de la faim pour réclamer leur jugement alors qu'ils ont été jetés en prison à El Harrach en « détention provisoire » depuis fin août pour Mohamed Tadjadit et Noureddine Khimoud et depuis début octobre pour Abdelhak Ben Rahmani. Ils ont été interpellés après avoir participé à un rassemblement anti-régime dans la capitale mais ils ont été déjà poursuivis quelques mois auparavant. En cause, entre autres, leur participation aux manifestations pacifiques du Hirak pro-démocratie et leur critiques vis à vis du pouvoir à travers leurs posts sur les réseaux sociaux. Parmi eux, figure Mohamed Tadjadit, surnommé le « poète du Hirak », dont les textes ont raisonné chez plusieurs algériens. Il a acquis une grande notoriété pendant les manifestations du Hirak ayant débuté en février 2019 et ayant précipité la chute du président Abdelaziz Bouteflika. Mohamed Tadjadit, avait été arrêté déjà le 14 novembre 2019 et a été condamné en décembre de la même année à 18 mois de prison ferme et 100.000 dinars d'amende, la pire des peines jamais vue depuis le début du Hirak. Suite à cela, il a été condamné à 1 ans de prison avec sursis et a été interdit de s'exprimer. Ce dernier a refusé que l'on porte atteinte à sa liberté d'expression et depuis, une chasse à l'homme a été engagée par les hommes du pouvoir. Après une première tentative d'enlèvement depuis sa maison familiale, il courait les rues, et les villes du pays et se logeait chez l'habitant. Mais fin août, il a été enlevé dans la ville de Ain Taya par des hommes en civil, avant qu'il ne soit de nouveau transféré à El Harrach. En novembre, les trois détenus ont demandé leur libération provisoire, mais cette demande a été rejetée. En signe de protestation contre 10 chefs d'accusation dont « offense au président de la République », « diffusion de fausses nouvelle » ou encore « atteinte à l'unité nationale » selon le CNLD, ils avaient entamé une première grève de la fin. Ces trois détenus qui ont lancé un ultime cri d'alerte sur leur situation et celle de plus de 90 autres détenus d'opinion en Algérie, résonne avec les déclarations du président algérien Abdelmadjid Tebboune qui niait, il y a quelques mois l'existence de détenus d'opinion, faisant référence notamment au cas du journaliste Khaled Drareni. « Aucune personne n'est incarcérée (en Algérie) pour un article qu'elle a rédigé », avait-t-il déclaré. Selon le classement 2020 des Reporters Sans Frontières, l'Algérie figure à la 144ème place sur 180 pays en termes de liberté de la presse. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune avait accusé RSF, de vouloir « déstabiliser » l'Algérie. L'Algérie est « ciblée » par des ONG qui tentent de « saper la stabilité du pays », a-t-il déclaré dans une interview suite à la campagne de soutien à Khaled Drareni lancée par l'ONG.