Alors qu'ils ont annoncé une grève de la faim symbolique de 24 heures en soutien d'activistes algériens arrêtés pour des publications sur les réseaux sociaux, Nasser Zefzafi et ses acolytes ont vite abandonné Mohamed Tadjadit, Noureddine Khimoud et Abdelhak Ben Rahmani, qui protestent contre la prolongation de leur détention provisoire, pour un petit déjeuner. Incarcérés à la maison d'arrêt Tanger II après sa condamnation à vingt ans de prison, Nasser Zefzafi et ses codétenus Nabil Ahamjik, Samir Ighid, Mohamed Haki, Zakaria Adahchour et Mohamed Jelloul, avaient annoncé une grève de la faim de 24 heures, en solidarité avec trois jeunes prisonniers d'opinion algériens en grève de la faim pour réclamer leur jugement, lesquels ont été transportés dans un hôpital d'Alger, à la suite de la dégradation de leur état de santé. Mohamed Tadjadit (26 ans), Noureddine Khimoud (25 ans) et Abdelhak Ben Rahmani (38 ans), qui étaient détenus à la prison algéroise d'Al-Harrach, ont commencé une grève de la faim il y a quelques jours afin de protester contre la prolongation de leur détention provisoire. Toutefois, la grève de la faim symbolique annoncée par Zefzafi et ses acolytes en leur soutien n'était que factice. Les sources de Barlamane.com indiquent qu'ils se sont abstenus de récupérer leurs repas, avant qu'ils ne soient surpris par un fonctionnaire pénitentiaire en train de préparer leur petit déjeuner. «Ces détenus disposent d'une réserve de nourriture à leur lieu de détention», précisent nos sources. Ce n'est pas la première fois que des détenus ont eu recours à une fausse grève de la faim pour s'attirer la sympathie de l'opinion publique et des ONG nationales et internationales. En vain. Au moins 160 manifestants, militants ou journalistes, membres du Hirak populaire, ont été depuis placés en détention provisoire en Algérie, essentiellement pour avoir brandi des drapeaux berbères ou pour des écrits sur les réseaux sociaux. Certains ont été condamnés. Une trentaine d'autres, inculpés pour «atteinte à l'intégrité du territoire», purgent leur peine de six mois de prison.