Alors qu'elle était prévue ce mercredi à Rabat dans le cadre d'un dialogue sectoriel, une réunion entre la Direction centrale des ressources humaines du ministère de l'Education nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et les syndicats les 5 syndicats les plus représentatifs du secteur, a été annulée et reportée sine die. Les cinq syndicats ont en effet été informés de cette décision, sans recevoir davantage d'explications. Les détails. Par le biais de communiqués distincts, les cinq syndicats les plus représentatifs de l'Education nationale ont expliqué que le ministère de tutelle les a informés de la « suspension » du dialogue débuté à l'entame de la rentrée scolaire 2019-2020. Une décision qui intervient dans un contexte de tension entre les deux parties, puisque les cinq syndicats (CDT, UMT, FNE, UGTM, UNTM) ont rédigé ce lundi une déclaration commune annonçant « la poursuite des grèves pour protester contre la mauvaise situation du secteur de l'éducation ». A ce propos, ils ont notamment accusé le ministère de tutelle de « manœuvrer et d'adopter une approche politique dans le traitement la grève des professeurs détenteurs de diplômes supérieurs ». Membre du Bureau national du Syndicat national de l'éducation (SNE, affiliée à la CDT), Abdennasser Naânaâ a confirmé à Hespress FR l'annonce faite par la département des Ressources humaines du ministère de tutelle. « Le plus surprenant est qu'aucune date ultérieure n'a été mentionnée« , déclare-t-il, expliquant que son syndicat « comprend qu'il s'agit d'une suspension sine die des réunions de dialogue avec le ministère« . Le syndicaliste souligne que le SNE « condamne cette suspension » et considère qu'elle ne pourrait qu'amplifier la situation de tension dans le système éducatif. « Les formes de manifestation d'aujourd'hui ne sont que le résultat de la mise en suspens du dialogue social et fructifiant, celui qui amène à des résultats palpables », commente Abdennasser Naânaâ qui définit le dialogue social comme étant « celui qui conduit à un accord répondant aux revendications des catégories professionnelles travaillant dans le ministère« . Le même responsable syndical estime que les rencontres qui ont eu lieu avec la direction des Ressources humaines depuis cette rentrée scolaire « n'ont été que des réunions d'absorption de la colère, qui ne peuvent conduire à un changement de cap que si des réponses convaincantes sont données ». Il insiste également sur le fait qu' »aucune justification de suspension n'a été présentée aux syndicats« , et que ces derniers « ne voient aucune justification qui serait objective ». Il en conclut que « la réalité des problèmes que rencontre le système éducatif national nécessite un dialogue social, pour que l'élève marocain puisse enfin jouir, et entièrement, de son droit de scolarisation« .