Donald Trump pourrait très bien devenir le 3è président américain à faire l'objet d'une procédure de destitution, après Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1998. La chef des démocrates au Congrès américain Nancy Pelosi a en effet demandé jeudi la rédaction des articles de mise en accusation de Donald Trump, pour « abus de pouvoir ». « Je demande aujourd'hui au président (de la commission judiciaire de la Chambre des représentants Jerry Nadler) d'entamer la rédaction des articles de mise en accusation » (« impeachement »), a-t-elle déclaré lors d'une brève allocution. Et de justifier: « Le président ne nous laisse pas d'autre choix que d'agir parce qu'il a de nouveau essayé de corrompre nos élections pour son propre bénéfice ». Pour Pelosi, et partant, l'ensemble du camp démocrate, « les faits ne sont pas contestés: le président a abusé de son pouvoir pour son bénéfice personnel aux dépens de notre sécurité nationale, en conditionnant une aide militaire et une rencontre cruciale dans le Bureau ovale à l'annonce d'une enquête contre son rival politique ». Dans le cadre de cette procédure, enclenchée par les Démocrates, des hauts responsables US ont été auditionnés au Congrès, avaient été plus accablants les uns que les autres, montrant qu'une invitation à la Maison Blanche pour le président ukrainien, Volodymyr Zelensky avait ensuite été conditionnée par Trump par des investigations sur Joe Biden et sa famille. De plus, une aide de près de 400 millions de dollars destinée à l'Ukraine avait été gelée quelques jours avant l'appel. « Le président a commis un abus de pouvoir, affaibli notre sécurité nationale et mis en danger l'intégrité de nos élections », a encore estimé Mme Pelosi, pour qui « les actions du président ont gravement violé la Constitution ». Lors d'un échange téléphonique cet été, Donald Trump a demandé à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky de « se pencher » sur Joe Biden, bien placé pour l'affronter lors de la présidentielle de 2020. Une fois que la commission judiciaire de la Chambre aura rédigé les articles de mise en accusation, ils seront soumis au vote en séance plénière et adoptés à la majorité simple. faisant, jusqu'à présent, bloc derrière leur président.