Les principales Bourses européennes ont terminé mardi dans le vert, profitant timidement de l'embellie sur le front commercial après l'accord commercial conclu la veille entre les Etats-Unis et le Mexique. À Paris, le CAC 40 a pris 0,11% à 5.484,99 points. Le Footsie de la Bourse de Londres, qui était fermée lundi en raison d'un jour férié, a gagné 0,52% et le Dax allemand a cédé un peu de terrain (-0,09%). L'indice FTSEurofirst 300 a pris 0,1%, le Stoxx 600 a perdu 0,03% et l'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,24%. A Wall Street, les trois grands indices évoluent sans tendance claire à l'heure de la fermeture en Europe après les records de clôture inscrits la veille par le S&P-500 et le Nasdaq. Les Etats-Unis et le Mexique ont annoncé lundi être parvenus à un nouvel accord commercial appelé à se substituer à l'Alena, l'Accord de libre-échange nord-américain fustigé par Donald Trump, et dit vouloir entamer rapidement des pourparlers avec le Canada. La détente sur l'épineuse question commerciale se confirme ainsi après l'annonce par la Maison blanche que le président américain et la chancelière allemande, Angela Merkel, avaient l'un et l'autre apporté leur soutien aux discussions commerciales en cours entre Washington et Bruxelles. Ces timides progrès interviennent au moment où le cabinet de consultants KPMG prédit une contraction de l'économie mondiale de plus de 3% en cas d'intensification de la guerre des tarifs douaniers. En attendant, les secteurs les plus sensibles au dossier du commerce international ont été plébiscités en Europe : l'indice Stoxx des ressources de base a pris 1,64% et celui de l'automobile 0,84%. Le compartiment automobile a profité en outre de plusieurs relèvements de recommandation sur des valeurs du secteur, à l'instar de Renault (+1,96%, plus forte hausse du CAC), relevé à « neutre » par Credit Suisse, et de Faurecia (+4,17%, en tête de l'Eurofirst 300), recommandé à l'achat par Kepler Cheuvreux. Les facteurs de prudence restent néanmoins présents sur les marchés actions, particulièrement en Europe, où les investisseurs sont confrontés aux risques d'une dégradation des relations entre Rome et Bruxelles sur la question des déficits et à l'absence persistante d'accord entourant la sortie prochaine du Royaume-Uni de l'Union européenne. Le vice-président du conseil italien, Luigi Di Maio, a dit dans un entretien publié mardi que le déficit public du pays pourrait dépasser la barre de 3% du produit intérieur brut (PIB) l'an prochain, le seuil limite fixé par le traité européen de Maastricht, afin de financer les mesures promises par son gouvernement. Ces déclarations ont provoqué de nouvelles tensions sur les taux souverains italiens: le rendement des obligations à dix ans a touché dans la matinée un plus haut depuis la fin mai, 3,211%, avant de repartir à la baisse puis de se stabiliser. Du côté des actions, la Bourse de Milan a baissé de 0,85%, pénalisée notamment par ses banques comme UniCredit (-2,61%) et Ubi Banca (-2,95%). Les investisseurs se préparent aussi à la perspective de plus en plus probable d'une sortie du Royaume-Uni du bloc européen sans accord préalable avec Bruxelles. La Première ministre, Theresa May, a affirmé mardi sur la chaîne Sky News que ce scénario « ne serait pas la fin du monde ». Il a pesé toutefois sur la livre sterling, qui a touché un plus bas de près d'un an face à l'euro. Pour sa part, le dollar, pénalisé par le regain général d'appétit pour le risque, a touché son plus bas niveau depuis le 31 juillet face à la devise européenne, qui a repassé 1,17 dollar. Quant à l'indice dollar, qui mesure l'évolution du billet vert face à un panier de référence, il est retombé à ses niveaux du début du mois. Du côté des indicateurs, si la confiance du consommateur s'est franchement améliorée en août aux Etats-Unis au point qu'elle n'avait plus été aussi haute depuis octobre 2000, le déficit des échanges de biens entre les Etats-Unis et le reste du monde a nettement augmenté en juillet, ce qui laisse penser que la contribution du commerce extérieur à la croissance pourrait être négative au troisième trimestre. Sur le marché pétrolier, les cours du brut se maintiennent à proximité de pics de sept semaines, soutenus par les signes d'une augmentation toujours modérée de la production des pays membres de l'Opep et d'une amélioration de la demande de raffinage en Chine.