Réunis au sein de l'association Thafra pour la fidélité et la solidarité, les familles des détenus de Hirak du Rif ont annoncé ce vendredi que 14 activistes purgeant leur peine à la prison locale de Tanger 2 ont entamé une grève de la faim. L'association indique notamment que les 14 détenus protestent « contre le harcèlement et l'incapacité de l'administration pénitentiaire de s'acquitter de ses obligations », tout en « se solidarisant avec leurs camardes grévistes de la faim à la prison de Ras El Maa à Fès ». Thafra revient sur la levée des mesures punitives et le retour des six détenus de la prison de Ras El Mas dans une seule cellule, après la sanction dont ils avaient fait l'objet suite à la fuite d'un message audio signé Nasser Zefzafi, leader du Hirak du Rif. « C'est une reconnaissance implicite de la part de la Délégation générale de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion de la faute qu'elle avait commise« , commente le collectif associatif. Au vitriol, l'association accuse également la DGAPR de « porter progressivement atteinte aux droits des détenus du Hirak du Rif et aux acquis qu'ils ont pu arracher de diverses formes de protestation à l'intérieur des prisons, parallèlement aux provocations et à la discrimination raciale et à la torture physique et psychologique auxquelles ils avaient été soumis« . Contrairement à ce que rapporte la Délégation dans ses communiqués par rapport aux conditions de détention des activistes en question, Thafra évoque des « cellules d'isolement (cachots) sans matelas et couvertures » et des « conditions de vie des plus élémentaires en l'absence d'effets de ventilation ou de luminosité« . Toujours sur le volet juridique, la déclaration de Thafra considère que « la DGAPR refuse de respecter les conventions internationales relatives aux droits de l'homme, à savoir la Convention contre la torture et son Protocole facultatif, ainsi que les Règles types Nelson Mandela pour le traitement des prisonniers« . Elle rappelle sur ce registre que « la Constitution marocaine reconnaît dans son préambule que les conventions internationales signées par le Maroc transcendent les lois nationales« , dans la mesure où les détenus du mouvement « ne revendiquent que leurs droits garantis par les lois nationales et internationales« . Outre l'annonce de l'entame de la grève de la faim par les 14 détenus à la prison locale de Tanger 2, l'association présidée par Ahmed Zefzafi dénonce une « escalade de l'administration pénitentiaire dans ses relations avec les détenus du Hirak du Rif, en particulier les six détenus de la prison de Ras El Maa à Fès, d'une manière qui risquerait de mettre leur vie en danger, et qui prive les familles de leur rendre visite après un longue et ardent trajet d'Al Hoceima à Fès« . Et au delà des conditions carcérales, Thafra déplore en fin une « poursuite de la campagne d'arrestations arbitraires et condamnations de militants du Hirak populaire du Rif, la dernière en date étant l'arrestation de l'étudiant Abderrahmane Douiri ce jeudi« .