Depuis plus d'un mois et demi, les manifestants sont dans la rue pour protester contre le pouvoir en place en Irak. Plus de 320 manifestants ont déjà été tués et plusieurs milliers ont été blessés dans la répression de cette protestation populaire, à Bagdad et dans le sud de l'Irak. Justement en ces régions à une soixantaine de kilomètres de Bassorah seconde ville de l'Irak après Bagdad, le port d'Oumm Kasr qui ravitaille le pays en denrées vitales (céréales, huiles végétales, de sucre etc.) est bloqué par les manifestants. Les installations portuaires risquent d'être totalement paralysées si le mouvement persiste pour la journée. Déjà réduit de moitié de ses capacités, il fait l'objet d'un intérêt particulier de la part des autorités qui y ont dépêché des renforts afin de libérer le port et rétablir ses activités. Mais l'important déploiement des forces de l'ordre et autres milices pro-iraniennes, n'a pas pour autant découragé les contestataires qui campent sur leur position et comptent bien tenir le blocus le plus longtemps possible. Les forces de sécurité irakiennes vivement critiquées ces dernières semaines pour l'usage de balles réelles et de gaz lacrymogène contre les manifestants sont accusées d'avoir procédé à des tirs de gaz lacrymogènes qui ont tué et blessé des protestataires notamment en leur transperçant les poumons ou le crâne. Tandis que les troupes paramilitaires pro-Iran s'adonnent aux exercices de tirs à balles réelles par le biais de leurs snippers. Aussi le blocage du port d'Oumm Kasr fait craindre un bain de sang de plus dont l'Irak n'a pas besoin. Dans le centre de Bagdad deux roquettes se sont abattues dimanche nuit sur et à côté de la Zone verte le secteur interdit au peuple et lourdement gardé. Ces tirs ont blessé un civil, a déclaré une source au sein du ministère irakien de l'Intérieur. Une roquette a atteint un bâtiment abritant une entreprise de télécommunications sur la rive-est du Tigre, en face de la Zone verte, tandis que l'autre a atterri à l'intérieur sans faire de dégâts notables. Le mouvement de contestation ne connaît plus la ferveur du début du soulèvement mais reste néanmoins bien mobilisé et notamment dans la capitale irakienne. Les manifestants tout en tenant tête aux forces de sécurité continuent de tenir la symbolique place Tahrir au centre de la ville. Les provinces du sud, où nombre de routes sont bloquées sont secouées elles aussi, par les manifestations. Le mot d'ordre étant « résistance jusqu'au départ de la classe dirigeante ».