Ce vendredi, jour de la grande prière est de tous les dangers en Irak et plus particulièrement dans la ville sainte Chiite de Kerbala où la dissidence gonfle de plus en plus. Une situation qui fait craindre le pire et rendue plus dangereuse encore par le fait qu'à chaque jour que Dieu fait, des affrontements éclatent entre forces de l'ordre et « contestataires ». Par ailleurs, chez la majorité des manifestants pacifiques ou non, la mobilisation ne faiblit pas. Que ce soit à Bagdad où la légendaire place Tahrir est investie ou dans les villes insurgées du sud de l'Irak, on tire toujours à balles réelles sur les manifestations. Les forces de l'ordre ont ouvert le feu sur les manifestants, jeudi, faisant six morts à Bagdad et quatre à Bassorah, faisant ainsi augmenter le bilan macabre en Irak. On fait état de plus de 300 Irakiens tués souvent dans des conditions assez floues et plus de 8000 blessés. A Kerbala, où un important dispositif de sécurité a été déployé, on a installé des barrages filtrants tout autour de la ville sainte afin de n'y laisser entrer que les résidents et ce dans la crainte que les manifestants des villes alentours et même de Bagdad ne viennent grossir les troupes de contestataires déjà sur place pour ce vendredi. La tension y est à son comble. Dans la capitale, les forces de l'ordre n'ont de cesse de tirer à balles réelles sur la foule, Ils ont abattu six manifestants, et fait des dizaines de blessés, jeudi 7 novembre près du pont des Chouhadas que les manifestants contrôlent depuis une semaine. Idem aussi à Bassorah, dans le sud de l'Irak, lorsque les autorités ont tiré sur des rassemblements antigouvernementaux, tuant au moins quatre personnes et en blessant plus d'une dizaine selon des sources policières et médicales. A Oumm Kasr dans le sud de l'Irak, les manifestants ont bloqué l'entrée du port quelques heures après sa réouverture, empêchant ainsi l'acheminement et le ravitaillement en denrées alimentaires par la route vers les autres villes du pays faisant craindre ainsi une pénurie. D'un autre côté les manifestants attendent beaucoup de l'heure du prêche de ce vendredi pour définir la conduite à tenir (CAT). En effet, la référence religieuse chiite qui avait donné raison au peuple il y a plus d'un mois, au début de ce mouvement de contestation (mis à part la trêve du pèlerinage) n'a eu de cesse de réitérer sa position en jugeant les revendications populaires légitimes. Aussi, craint-on une propagation de la violence dans le pays. D'autant plus, que les autorités et de l'exécutif et du législatif s'accrochent au pouvoir d'où cette répression aveugle et sanglante. Les Irakiens qui exigeaient la démission du gouvernement demandent aussi la dissolution du Parlement estimant les deux corps corrompus et inféodés aux puissances étrangères (Iran et Etats-Unis).