Comme à Bagdad, la colère est partout dans les grandes villes du sud de l'Irak. Que ce soit à Nassiriya, Kerbala, Nadjaf, Bassora les violences souvent meurtrières interviennent au quotidien entre manifestants et forces de l'ordre irakiennes et autres milices « sous pavillon » iranien. Alors que dans la nuit des centaines de manifestants sont entrés dans le consulat d'Iran de Najaf, plus au nord, et ont incendié le bâtiment, symbole de la République islamique que les manifestants accusent de tirer les ficelles en Irak, treize manifestants ont été tués et une cinquantaine d'autres ont été blessés jeudi matin par balles à Nassiriya. En effet, des contestataires qui tenaient des ponts dans le cadre de la désobéissance civile ont été pris pour cible par les forces de l'ordre qui tentaient de les en déloger. Un couvre-feu a été décrété dans cette ville considérée comme la pointe de la révolution dans le sud de l'Irak. Ces incidents font suite à l'incendie dans la nuit du consulat de la symbolique ville sainte chiite de Najaf. Le ministère des Affaires étrangères iranien a réclamé à Bagdad « une action décisive, efficace et responsable contre les agents destructeurs et les agresseurs ». Jeudi matin, les rues de Najaf étaient relativement désertes. Les autorités ont décrété un couvre-feu et une journée chômée pour l'ensemble des fonctionnaires. Les violences ont fait plus de 360 morts et 15 000 blessés en Irak depuis le 1er octobre 2019.