Le président du Chili, Sebastian Pinera, se réunissait mardi avec les partis de l'opposition afin d'adopter un « accord social » pour répondre aux problèmes des Chiliens. Entretemps la mobilisation ne faiblissait pas et dans la rue chilienne les violences faisaient toujours rage tandis que le bilan macabre passait à 15 morts. Lundi 21 octobre, juste après l'entrée en vigueur du couvre-feu, mis en place pour la troisième nuit consécutive à Santiago, Sebastian Pinera prenait la parole et reconnaissait qu'il avait outrepassé la décence en avouant qu'il avait eu des mots durs, le week-end, lorsqu'il avait déclaré « nous sommes en guerre contre un ennemi puissant ». Le président chilien lors de sa prise de parole et avec une volonté de briser cette mobilisation qui lui en coûte a également annoncé qu'il allait adopter une série de réformes pour améliorer la vie des Chiliens. Il a notamment mentionné la baisse du prix des médicaments (la santé relève presque uniquement du secteur privé) mais sans pour autant donner plus de précisions. Des annonces qui ne semblent pas avoir apaisé un mouvement social de plus en plus bouillant et mardi 22 octobre s'annonçait sous le signe d'une rebelote avec de nouvelles mobilisations prévues dans la capitale chilienne et à travers les grandes villes du pays. La veille, les Chiliens avaient de nouveau manifesté en masse dans l'ensemble du Chili et de manière assez pacifique par rapport aux autres jours mais ce n'était donc partie remise pour aujourd'hui. Cependant des incendies et quelques actes de pillage se sont encore produits durant la nuit ainsi que des manifestations isolées, dispersées par les forces de l'ordre. A Santiago sur la légendaire place Italia dans le centre de la capitale, des dizaines de milliers de personnes s'étaient rassemblées. Les manifestants brandissaient des pancartes « Nous ne sommes pas en guerre » et appelaient le gouvernement à prendre des mesures concrètes contre les inégalités sociales dans le pays. L'entrée en lice de la Centrale unitaire des travailleurs (CUT) la plus grande confédération syndicale du pays ainsi qu'une vingtaine d'organisations qui ont appelé à la grève et à des manifestions mercredi et jeudi fait craindre le pire. Le couvre-feu est toujours en vigueur depuis vendredi soir dans la capitale ainsi que l'état d'urgence. Ce dernier est appliqué à neuf autres des 16 régions que compte le pays. Ils sont quelque 20 000 policiers et soldats à être déployés qui patrouillent dans les rues chiliennes du jamais vu depuis la fin de la dictature du général Augusto Pinochet en 1990.