La Banque Mondiale (BM) a indiqué, dans un rapport concernant la situation économique du royaume, que le Maroc devrait faire face à des risques et défis importants pour la période 2020-2021, si rien de « concret » n'est fait pour redresser l'économie nationale. Il n'est plus indéniable que l'agriculture a impacté négativement la croissance du pays pour l'année en cours. La campagne agricole a souffert de la situation pluviométrique peu avantageuse aux cultures céréalières, qui a baissé de 2,1 %, notant toutefois que les performances des autres activités du secteur ont progressé de 3,4 %. Cela dit, les performances des productions non agricoles, aussi positives qu'elles soient, n'arrivent pas à renflouer la situation du PIB. Cette réalité fait que le PIB réel du pays devrait s'établir autour de 2,7 %, avant de se hausser pour l'année 2020, selon les prévisions. Par ailleurs, les données du rapport indiquent que l'économie nationale souffre de la faible performance des exportations nationales vers l'étranger, qui restent assez faibles par rapport aux importations, notamment dans le secteur énergétique. D'ailleurs, celui-ci pèse lourd sur le déficit commercial, qui est directement impacté par la hausse des prix du pétrole sur le marché international. À la lumière de ces données, et contrairement aux prévisions « positives » avancées par les acteurs économiques du royaume pour l'année 2020, la Banque Mondiale indique que la croissance moyenne du Maroc devrait s'établir à un niveau « faible », tournant autour de 3,3 % pour la période 2020-2021. La croissance devrait être portée par les activités des secteurs secondaires et tertiaires, en plus d'une contribution « timide » des investissements étrangers. Cela concernera en particulier le secteur automobile, mais aussi de l'activité logistique au sein de la plateforme Tanger Med. Cette situation devrait résulter, à terme, en un taux d'inflation de 1 % en moyenne. Par ailleurs, l'objectif du royaume devrait de poursuivre l'exécution des réformes budgétaires, afin de pâlir aux dysfonctionnements et disparités socio-économiques que connait le pays. Cela concerne, entre autres, l'adoption d'un taux de change plus flexible, ainsi que de mettre en place un environnement favorable aux entreprises et investissements nationaux tout aussi bien qu'étrangers. La réalisation de ces objectifs se fera notamment à travers la concrétisation des dispositions du PLF 2020, qui devrait mettre en avant l'aspect social, considéré comme l'une des lacunes des stratégies précédemment adoptées. Le Maroc devra en effet mettre en place des stratégies efficaces et adaptées à la situation du marché, afin de réduire le taux de chômage, notamment auprès des jeunes, qui restent encore marginalisé. Cela concernera la mise en place d'une offre adaptée aux formations proposées, mais aussi à la situation du marché professionnel international. Dans ce sens, la Banque indique que « l'augmentation prévue des dépenses sociales associée à un meilleur ciblage peut accélérer le rythme de la réduction de la pauvreté au-delà des prévisions actuelles ». Par ailleurs, les prévisions de la BM indiquent que l'économie marocaine sera impactée par le ralentissement de la croissance économique mondiale, bousculée par le Brexit en Europe, ainsi que la guerre commerciale entre les USA et la Chine, mais aussi par l'instabilité géopolitique. Toutefois, l'un des points alarmants est celui de la pauvreté, puisque plus de 24 % de la population, soit 9 millions de Marocains, peuvent être considérés comme pauvres ou menacés de pauvreté, sur la base du seuil de dépenses de 5,5 dollars pour ce qui est de la capacité du pouvoir d'achat des citoyens. Le Maroc devrait donc doubler d'effort pour redresser son économie, et explorer de nouveaux horizons que l'agriculture pour relancer la croissance, sous peine d'aggraver la situation économique pour les années à venir.