Selon le dernier rapport de la Banque mondiale en 2018 l'économie marocaine a manqué de dynamisme et ceci en dépit de la bonne performance du secteur céréalier. Quant aux perspectives 2019, la Banque mondiale estime que «le retour à des conditions pluviométriques normales fera en sorte que le PIB agricole diminuera, et ainsi la croissance du PIB baissera à 2,9%. La forte dépendance de l'économie marocaine de l'agriculture la pénalise surtout avec l'instabilité climatique que vit le pays. Cette réalité explique une fois de plus la situation économique du pays qui est loin d'être réjouissante. Selon le dernier rapport de la Banque mondiale en 2018 l'économie du pays a manqué de dynamisme et ceci en dépit de la bonne performance du secteur céréalier. Quant aux perspectives 2019, la Banque mondiale estime que «le retour à des conditions pluviométriques normales fera en sorte que le PIB agricole diminuera. Ainsi la croissance du PIB baissera à 2,9%». Toutefois, l'année prochaine, le PIB non agricole se maintiendra grâce entre autres au secteur manufacturier, qui profite des investissements étrangers assez importants dans le secteur de l'automobile et dans les services. Ces derniers devraient être selon la Banque mondiale les principaux moteurs de la croissance. Sur un autre registre, les prévisions de l'institution de Bretton Woods tablent sur une amélioration du déficit courant qui devrait atteindre 4% du PIB en 2019. Derrière cette performance, on trouve la «hausse soutenue des exportations, des recettes touristiques et des envois de fonds, qui compenseront l'augmentation des importations énergétiques». Bien entendu, il faudra aussi lier cette croissance à la reprise de la dynamique économique en Europe. La réduction de la pauvreté se poursuivra mais lentement De leur côté les besoins de financement extérieur devront donner du fil à retordre au gouvernement et ceci au regard de la faiblesse de la dette extérieure (31% du PIB fin 2016) et de la cote de crédit de qualité élevée du Maroc sur les marchés internationaux. Quant au déficit budgétaire, il devrait s'inscrire en baisse pour atteindre l'objectif tracé qui est de 3% du PIB en 2019-2021. Par ailleurs, le rapport constate que la réduction de la pauvreté se poursuivra mais à un rythme beaucoup plus lent. «En 2018, l'extrême pauvreté restera de l'ordre de 1% et la pauvreté mesurée par rapport au seuil de 3,2 dollars PPA atteindra environ 6,65%, reflétant la faible répercussion de la croissance sur la réduction de la pauvreté», précise-t-on auprès de la Banque mondiale. Défis multiples S'agissant des risques et défis auxquels le Maroc devra faire face, le rapport note que le pays devra se mesurer à sa capacité à générer une croissance plus forte, durable et solidaire. «Ce qui soulève des questions quant à la vulnérabilité et à la durabilité de la trajectoire de développement actuelle du pays. Avec un taux d'investissement supérieur à 30% du PIB depuis 2008, le modèle économique marocain fondé sur la demande intérieure risque de s'essouffler sans une augmentation significative des retombées de l'investissement et de la productivité», souligne la Banque mondiale. Sur ce point, il faut rappeler que durant les vingt dernières années, le Maroc a bâti sa croissance principalement sur l'accumulation de capital public. «Cette approche se basait parfois sur des opérations conjointes regroupant des IDE et des entreprises d'Etat, qu'il sera difficile de maintenir si les gains de productivité totale des facteurs (PTF) n'augmentent pas. Il faudra pour cela redoubler d'efforts pour améliorer le climat des affaires et renforcer la compétitivité de l'économie, notamment par des politiques commerciales et de concurrence», préconise l'institution Bretton Woods. À ce sujet, il faut aussi noter que la réunion de ces conditions devrait permettre de la croissance. Si ces conditions sont réunies, la croissance de l'économie non agricole pourrait s'accélérer d'environ 5% à moyen terme. Une croissance atone Au niveau des performances réalisées par l'économie nationale durant l'année en cours, la Banque mondiale constate un ralentissement de la croissance du PIB, celle-ci a été de l'ordre de 3,2% au premier trimestre 2018 contre 3,5% durant la même période en 2017. Sur le registre de l'offre, le ralentissement est la conséquence de la forte baisse de la croissance de la valeur ajoutée agricole de 14,8% au premier trimestre 2017 à 2,5% au premier trimestre 2018. «Ce ralentissement n'est que partiellement compensé par les bons résultats des activités non agricoles. Ceux-ci ont augmenté de 3,4% (contre 2% seulement au premier trimestre 2017), principalement grâce au rebond des activités secondaires et tertiaires», précise la Banque mondiale. S'agissant de la demande, il faut noter que ce sont la consommation privée et l'investissement qui boostent la croissance. Quant à l'inflation, celle-ci reste en dessous de 2% suite à la poursuite d'une politique monétaire «prudente». Pour sa part, le taux de chômage baisse à 9,1 au deuxième trimestre de l'année en cours. Toutefois, chez les jeunes citadins, ce taux reste assez élevé (23,1%). Il est de 16,5% chez les jeunes instruits. Durant cette année, la réduction du déficit budgétaire du Maroc n'a pas atteint l'objet tracé dans la Loi de finances de 2018. Au premier semestre, ce déficit est estimé à 3,3% du PIB alors que l'objectif indicatif était de 3%. Au niveau des dépenses publiques, ces dernières ont augmenté à causse d'investissements publics importants. «En même temps, la dette de l'Administration centrale devrait se stabiliser autour de 65% du PIB. Le déficit courant s'est légèrement creusé pour atteindre près de 4,3% du PIB, malgré le redressement des résultats à l'exportation. Les chiffres provisoires du premier semestre 2018 indiquent que les importations ont sensiblement augmenté (10,2%), principalement grâce à la hausse des prix de l'énergie. La hausse des importations a occulté la vigoureuse reprise des exportations liée aux bons résultats des secteurs de l'automobile et des phosphates (+19,2 et +16,7%, respectivement)», précise la Banque mondiale. Ainsi, le déficit commercial poursuit son creusement (+3,7%), à cause de la faible compétitivité des exportations et de la hausse des prix de l'énergie que le Maroc importe.