Rocco Morabito, un des cinq mafieux les plus dangereux d'Italie, recherché depuis 1995, notamment pour son implication dans le trafic de cocaïne, a été arrêté à Montevideo, dimanche. Connu comme le «roi de la cocaïne à Milan», Rocco Morabito, recherché depuis plus de 20 ans, a été arrêté dimanche par les autorités uruguayennes et placé en détention à la prison centrale de Montevideo. Ponte de la 'Ndrangheta, l'organisation mafieuse originaire de la région de Calabre, dans le sud de l'Italie, le narcotrafiquant faisait l'objet d'une notice rouge d'Interpol pour avoir appartenu de 1988 à 1994 à une organisation criminelle spécialisée dans le trafic de drogues à l'échelle internationale. La 'Ndrangheta travaille étroitement avec la Turquie, la Colombie ou encore le Mexique pour le trafic de stupéfiants, principalement celui de la cocaïne venue d'Amérique du Sud. En 2005, la DEA (Drug Enforcement Administration) estimait que la mafia calabraise gérait 15% de la production annuelle des cartels colombiens. Le malfrat italien de 50 ans aurait assuré à la fois le transport de la drogue en Italie et sa vente à Milan. À cela s'ajouterait son implication dans l'importation depuis le Brésil de 592 kilos de cocaïne en 1992 et 630 kilos en 1993, selon un communiqué du ministère de l'intérieur italien. Il a été condamné par contumace à 30 ans de prison en 1995. Numéro un sur la liste des chefs de la 'Ndrangheta recherchés en Italie, Rocco Morabito semblait vivre une existence paisible depuis 13 ans en Uruguay, dans la station balnéaire de Punta del Este avec sa famille. C'est en inscrivant sa fille au collège avec son vrai nom qu'il aurait été repéré. Après six mois d'enquête, il a été prouvé qu'il était entré en Uruguay et y a obtenu des papiers d'identité en présentant un passeport brésilien au nom de Francisco Capeletto. Dans le cadre de cette opération, son épouse a également été arrêtée dans sa résidence du département de Maldonado au sud-est de l'Uruguay. La police n'a trouvé aucune preuve qui la relie aux activités illégales de son mari, mais a saisi un pistolet, une arme blanche, 13 téléphones portables, 12 cartes bancaires, deux voitures, des passeports portugais, divers bijoux et des carnets de chèques en dollars. Les autorités cherchent à savoir désormais si Morabito continuait d'opérer depuis l'Uruguay pour la mafia calabraise. Avec cette affaire, c'est la première fois que s'applique l'accord d'extradition signé par l'Uruguay et l'Italie. Alors que Morabito est représenté légalement en Uruguay par l'avocat Victor Della Valle, les autorités italiennes ont 90 jours pour envoyer les documents nécessaires à son transfert. D'ici là, le mafieux sera envoyé en prison durant trois mois car il est accusé d'avoir falsifié et utilisé de faux passeports et cartes d'identité.