Le ministre de la Justice est revenu, dimanche soir sur 2M, sur la nouvelle version du projet de loi sur les peines alternatives, adoptée le 8 juin dernier en Conseil de gouvernement. Abdellatif Ouahbi préconise notamment de condamner les supporters mineurs, impliqués dans des incidents de vandalisme, à des travaux d'intérêt général comme nettoyer les stades. « Nous avons actuellement près de 98.000 détenus dans nos prisons, alors que la capacité d'accueil n'est que de 50.000 à 60.000. Nous avons aussi des jeunes qui vont en prison et un Code pénal très sévère », a estimé Abdellatif Ouahbi sur le plateau de l'émission « Ma3a Ramdani » (Avec Ramdani), diffusée dimanche par la chaîne de télévision nationale 2M. #مع_الرمضاني كشف وزير العدل، عبد اللطيف وهبي، تفاصيل مشروع العقوبات البديلة، وماهية المستجدات التي يتضمنها. pic.twitter.com/azWSMMA971 — 2M.ma (@2MInteractive) June 18, 2023 Pour le ministre de la Justice, « au lieu d'envoyer des jeunes en prison », il est « préférable de les responsabiliser et de leur donner un travail ». « Si une personne porte atteinte à quelque chose, un jardin par exemple, le tribunal peut le condamner à la prison. Mais au lieu de l'emprisonner, il peut l'obliger à réparer le jardin », a-t-il poursuivi. « C'est une peine alternative qui lui permet d'avoir une deuxième chance. (…) S'il ne la saisit pas, on le renvoie en prison », a expliqué le ministre. La nouvelle version du projet de loi sur les peines alternatives prévoit notamment la mise en place de bracelets électroniques pour certains prévenus. Abdelaltif Ouahbi a également évoqué les mineurs qui « commettent des délits » de vandalisme pendant les matchs de football. « Nous avons eu une idée pour celui qui regarde un match de football et qui a ce genre de réactions. Premièrement, on va le condamner à se présenter au commissariat le jour du match et à rester sur place, dans un bureau par exemple, jusqu'à la fin de la rencontre. Après, on va lui demander d'aller dans le stade où se jouait ce match pour le nettoyer », a-t-il détaillé. Lire aussi: Ouahbi: « Les libertés individuelles ne sont pas un luxe » Le Conseil de gouvernement avait adopté la nouvelle version du projet de loi n°43.22, relatif aux peines alternatives, le 8 juin dernier. Il prévoit, entre autres, la mise en place d'alternatives aux peines privatives de liberté de courte durée, pour « favoriser la qualification » et l' »insertion dans la société » des bénéficiaires. L'objectif est de contribuer à atténuer la surpopulation carcérale et à rationaliser les coûts, avait alors indiqué le ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, lors d'un point de presse.