La sécurité alimentaire stratégique est devenue, dans le contexte international actuel, l'un des enjeux majeurs de l'action gouvernementale, en droite ligne des hautes instructions du roi Mohammed VI et compte tenu des menaces qui pèsent sur la sécurité des systèmes alimentaires mondiaux, a affirmé, lundi à la Chambre des représentants, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. En réponse à une question centrale lors de la séance mensuelle relative à la politique générale adressée au chef du gouvernement, sous le thème de la souveraineté alimentaire, Aziz Akhannouch a indiqué que « loin des discours politiciens et superficiels, force est de constater que les mutations survenues sur la scène internationale laissent présager davantage de défis dont la portée et l'ampleur échappent au contrôle, notamment dans le sillage de la course engagée par les différentes pays du monde, après la crise sanitaire, pour obtenir des ressources en vue de consolider leur souveraineté nationale ». La prise de conscience de ces problèmes difficiles dans le contexte national représente, pour le gouvernement, « une opportunité idoine pour mobiliser les atouts nationaux et en tirer profit de manière optimale afin de faire face à la conjoncture actuelle et d'améliorer la résilience de l'économie nationale aux chocs externes », a-t-il poursuivi. Il a souligné dans ce sens, que le roi avait déjà affirmé dans son discours à l'occasion de l'ouverture de l'année législative 2021-2022, que « la crise pandémique a révélé le retour en force du thème de la souveraineté. Qu'elle soit sanitaire, énergétique, industrielle, alimentaire ou autre, sa préservation est devenue l'enjeu d'une véritable compétition ». « La vision royale clairvoyante permettra sans aucun doute de protéger l'économie du royaume, de réduire sa dépendance à l'étranger, de l'immuniser contre les risques liés aux perturbations potentielles des chaînes d'approvisionnement sur les marchés mondiaux et de garantir la souveraineté alimentaire nationale », a-t-il poursuivi. L'intensité des tensions géostratégiques et des conflits régionaux, en plus des répercussions de la pandémie, a provoqué un effondrement généralisé des activités économiques et une perturbation des chaînes de valeur mondiales, « qui ont conduit à une expansion de l'inflation alimentaire en raison des restrictions excessives imposées par un groupe de pays sur les exportations d'huiles, de blé et de sucre », a-t-il fait observer. Lire aussi: Akhannouch: les recettes touristiques en devises ont dépassé les 93,6 MMDH en 2022 M. Akhannouch a également fait remarquer que cette situation ne cesse de s'aggraver en raison de la place qu'occupent les deux parties au conflit russo-ukrainien sur le marché mondial des céréales, en ce sens qu'elles contribuent à hauteur de 50% du programme alimentaire mondial lié aux céréales, soulignant que l'impact de ces différents problèmes internationaux complexes, les pressions inflationnistes qui les accompagnent, la hausse des prix de l'énergie, des matières premières et des denrées alimentaires et la perturbation des chaînes d'approvisionnement mondiales ont eu des répercussions sur l'état de l'économie nationale, entraînant des coûts supplémentaires pour le budget de l'Etat. Cependant, a-t-il souligné, malgré ces défis conjoncturels difficiles, le gouvernement s'emploie, sous la conduite éclairée de SM le Roi, à instaurer les bases d'un système alimentaire durable basé sur une agriculture moderne à forte valeur ajoutée pour atteindre la souveraineté alimentaire escomptée. Le Maroc a tenu, depuis l'indépendance, à accorder l'attention nécessaire à l'enjeu de la sécurité alimentaire, en approuvant des politiques publiques et des plans agricoles soucieux d'atteindre l'autosuffisance et la sécurité alimentaire, a-t-il noté, soulignant que le Royaume a su mettre en place un modèle agricole innovant, doté d'options stratégiques à long terme pour le développement de la production alimentaire. Dans ce sens, le Chef du Gouvernement a indiqué que le plan Maroc Vert, lancé par SM le Roi Mohammed VI en avril 2008, dans le cadre de la vision Royale visant à répondre aux grands défis du secteur agricole, a constitué un programme ambitieux pour faire de ce secteur le principal moteur du développement socio-économique, en particulier dans le monde rural.