«Il y a des grandes évolutions dans la reconnaissance par les grandes puissances de la souveraineté du Maroc dans nos provinces du Sud. Paris ne doit pas simplement être un observateur», a affirmé le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, dans une interview au quotidien français «L'Opinion». Pour sa première interview à la presse étrangère depuis son investiture, le 7 octobre 2021, le chef de gouvernement, Aziz Akhanouc, s'est confié à l'Opinion quelques jours avant de s'envoler pour le Forum de Davos. Dans cet entretien, qui s'est déroulé à Marrakech dans les jardins de La Mamounia, Akhannouch a, tout en rappelant que les « grandes évolutions dans la reconnaissance par les grandes puissances de la souveraineté du Maroc dans ses provinces du Sud », pointé du doigt la position immuable de la France sur le dossier de l'intégrité territoriale du Maroc. «Paris ne doit pas simplement être un observateur», a-t-il souligné. Sur le dossier des relations Maroc-Europe, il a considéré que l'accord d'association Union européenne-Maroc a besoin d'un nouvel élan, dans la confiance mutuelle, soulignant que le partenariat entre le Royaume et l'Europe est »le plus avancé''. Les sujets d'avenir ne manquent pas, notamment les énergies renouvelables, la sécurité alimentaire, les technologies de l'information et le développement de l'hydrogène vert, a-t-il poursuivi. Selon le chef du gouvernement, « les Européens ont tout intérêt à investir au Maroc alors que la crise sanitaire les a convaincus de relocaliser leurs activités dans un environnement proche », rappelant que le Maroc est le premier partenaire de l'UE dans le continent africain, avec des échanges qui ont triplé lors de la dernière décennie pour atteindre 45 milliards d'euros en 2021. L'UE a beaucoup augmenté ses exportations et ses investissements directs dans le Royaume alors que le Maroc a, de son côté, exporté pour huit milliards de dollars – un record – de produits agricoles et agroalimentaires en 2022, a-t-il ajouté. Par ailleurs, Akhannouch a souligné que face aux effets de la guerre en Ukraine, l'emballement de l'après-Covid et une année exceptionnelle de sécheresse, la plus aiguë depuis quarante ans au Maroc, « notre mission est de nous adapter, de gérer les attentes ». Lire aussi: Sahara: l'UE valorise beaucoup les efforts «sérieux et crédibles» du Maroc « Il nous faut agir avec un double souci, qui est d'apporter des solutions aux Marocains, tout en veillant à nos équilibres macroéconomiques », a-t-il soutenu, ajoutant que l'action de l'Exécutif d'aujourd'hui doit atténuer l'onde de choc sans laisser un héritage difficile aux générations futures. La priorité est de réduire les effets de l'inflation pour les plus vulnérables, a-t-il indiqué, faisant valoir que des efforts de rationalisation et de bonnes recettes fiscales ont permis de le faire tout en réduisant le déficit public à 5,3% contre une prévision initiale de 5,7%. Parmi les priorités du gouvernement pour 2023, Akhannouch a évoqué la généralisation de l'assurance maladie obligatoire (AMO) pour l'ensemble des Marocains ainsi que la généralisation des allocations familiales, ce qui constitue, à ses yeux, « une grande première pour la mise en place de l'Etat social voulu par le roi Mohammed VI ». Il s'agit aussi de l'éducation, de la réforme du cadre législatif de l'investissement, du grand chantier des ressources en eau ainsi que celui de la réforme du secteur énergétique, qui sont des jalons supplémentaires sur le chemin de la transformation structurelle du royaume, a-t-il soutenu.