Dans une interview accordée au quotidien français L'Opinion «Le Maroc a fourni de grands efforts pour combler les attentes de développement qui ont accompagné l'avènement du nouveau règne. Notre économie a accéléré son rythme de croissance depuis vingt ans», c'est en ces termes que Aziz Akhannouch a démarré l'interview accordée au quotidien français L'Opinion. Le ministre de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts a retracé dans cette sortie médiatique, datant du 29 juillet 2019, les principales évolutions ayant marqué les vingt ans de règne de SM le Roi Mohammed VI. L'entretien accordé au média français illustre pleinement cette dynamique qui a été opérée tout au long de ces deux décennies offrant un nouveau visage au Royaume. Une transformation qui vise à renforcer le positionnement du Maroc sur l'échiquier international. Le ministre assure dans ce sens que «le pari de l'arrimage du Royaume à l'économie mondiale a été gagné». Ceci se traduit, entre autres, par une diversification continue des partenaires, tirée par les différents accords de libre-échange ratifiés entre le Maroc et d'autres pays tels que les Etats-Unis, la Chine, la Russie ou encore les pays africains. «C'est en allant chercher de nouveaux gisements de croissance que le Maroc ambitionne de créer une économie plus solidaire, une croissance durable dont tous les citoyens recueillent les fruits», assure à cet effet le ministre. Retour sur les principaux messages de Aziz Akhannouch. L'amélioration du climat des affaires de bon augure Interrogé sur les investissements, la décentralisation et les hubs régionaux, Aziz Akhannouch a présenté à son interlocuteur l'objectif principal des politiques publiques engagées tout au long de ces vingt dernières années. L'orientation étant d'élever le niveau de vie des citoyens et de tirer vers le haut le rythme de croissance. Un effort ayant exigé un important investissement dans les secteurs productifs. «Durant la première décennie 2000-2010, la forte croissance a permis de créer un stock d'emplois considérable. Le rythme actuel doit renouer avec cette dynamique. L'investissement public, déjà très élevé, ne peut à lui seul tirer la croissance», fait savoir M. Akhannouch. Le ministre a par ailleurs fait savoir que «l'amélioration continue du climat des affaires, dont témoignent les progrès du Royaume dans le classement Doing Business, est de bon augure». Et de préciser que «la nouvelle gouvernance des Centres régionaux d'investissement vise à en faire de véritables agences de promotion, plus autonomes et plus stratégiques». Une révolution éducative en marche En énumérant les réalisations phares du Maroc au titre de ces vingt dernières années, Aziz Akhannouch a cité la régionalisation avancée. Un projet de règne mis en place depuis la Constitution de 2011 dont l'importance stratégique devrait être mesurée par l'ensemble des acteurs politiques. A cela s'ajoute la mise en place du plan décennal pour la généralisation de l'enseignement préscolaire, considéré par Aziz Akhannouch comme étant une révolution éducative. «Une première depuis l'indépendance et tous les acteurs, publics et privés, ont désormais la responsabilité de la faire aboutir», relève-t-on de M. Akhannouch. Et de rappeler que «le Parlement marocain vient d'adopter, en première lecture, un projet de loi-cadre sur l'éducation, la formation et la recherche scientifique, qui consacre le choix d'ouverture sur les langues étrangères, gage d'une meilleure employabilité des jeunes». Une mobilisation soutenue en faveur du développement rural Parmi les secteurs ayant pleinement profité de cette dynamique structurelle du Maroc on note l'industrie et l'agriculture. Pour ce qui est de l'industrie, Aziz Akhannouch a mis en exergue la performance atteinte au niveau de la branche automobile qui alimente aujourd'hui le marché international par 700.000 véhicules annuellement. Quant à l'agriculture, le ministre de tutelle a souligné que 70% de la population rurale tire ses revenus du secteur. «Tous les efforts du Plan Maroc Vert, lancé en 2008, sont tournés vers l'amélioration des revenus des petits agriculteurs», assure-t-il. Dans ce sillage, Aziz Akhannouch a présenté aux lecteurs du quotidien français la dernière décision prise par le Souverain en vue d'assurer un meilleur décollage du monde rural. Il s'agit en effet de la mobilisation d'un million d'hectares de terres collectives qui seront distribués aux ayants droit, en ligne avec l'objectif de faire émerger une classe moyenne agricole. Le programme de lutte contre les disparités sociales et territoriales a également été cité en exemple. Le ministre a rappelé que ce dispositif lancé par SM le Roi Mohammed VI a été doté de 50 milliards de dirhams pour la période 2017-2021. Pour le prochain cap, le ministre a souligné la nécessité d'atteindre une juste redistribution des richesses qui passe par une meilleure insertion professionnelle des jeunes. Il s'agit là de l'un des défis majeurs à relever pour les années à venir. Le ministre a par ailleurs insisté sur le fait que l'égalité des chances doit être désormais au cœur des politiques publiques mettant ainsi l'accent sur l'éducation, la santé, l'emploi ainsi que les secteurs vitaux dans lesquels le gouvernement doit faire mieux.