Les migrants soudanais semblent jeter leur dévolu sur la route de Sebta et Melilla, qui est devenue l'une des routes les plus prisées par les mafias de la migration clandestine et de la traite d'êtres humains. Celles-ci s'activent sur les réseaux sociaux afin d'organiser des assauts sur les passages frontaliers des enclaves de Sebta et Melilla. Les mafias de l'immigration clandestine se démènent sur les réseaux sociaux tels que Facebook, WhatsApp et même TikTok en vue d'organiser des opérations de passages de migrants et surtout des assauts sur les frontières des enclaves de Sebta et Melilla. Les publications dans différents groupes contrôlés par des mafias libyennes, soudanaises et marocaines se concentrent sur les régions proches de Sebta et Melilla, notamment, le mont Gourougou (près de Melilla) et Jebe Moussa près du village frontalier de Belyounech situé à 7km à l'ouest de Sebta et à 16km au nord de Fnideq. Ces groupes Facebook devenus très populaires chez les candidats soudanais à l'immigration clandestine, avec des centaines de milliers de followers, cherchent également à attirer des candidats dans d'autres pays comme le Mali, le Tchad, la Côte-d'Ivoire, la Guinée Conakry et le Burkina Fasso. Des dizaines de vidéos à l'image de celle de ce Soudanais sont partagées chaque jour sur TikTok. Des titres comme: « Comment je peux atteindre Sebta?» sont devenus très prisés par les Tiktokeurs. Le Soudan, un exportateur de migrants Depuis la chute du régime du président soudanais, Omar Al Bachir, et les événements qui s'en sont suivis, le Soudan sombre dans le chaos devenant un grand exportateur de migrants . Un récent profil migratoire de l'Organisation internationale de la migration (OIM) pour ce pays révèle que sur une population de 39,2 millions d'habitants, environ 6,9 millions de personnes sont touchées par la migration et les déplacements. Des milliers de Soudanais traversent chaque année une longue route infernale passant par la Libye ou le Tchad, le Niger, l'Algérie et le Maroc en espérant arriver aux frontières européennes. Lire aussi: Migrants tués à Melilla: des experts de l'ONU dénoncent un manque de responsabilité Lors du tristement célèbre drame de Melilla survenu le 24 juin dernier, la plupart des victimes ayant péri lors de cette tentative d'entrée massive des migrants (plus de 2000) dans l'enclave étaient des Soudanais. Selon un bilan des autorités marocaines, ce drame avait fait 23 morts – 27 d'après l'Association marocaine des droits humains (AMDH), mais lundi dernier la rapporteuse spéciale de l'ONU sur les formes contemporaines de racisme et un groupe de travail d'experts sur les personnes d'ascendance africaine a établi un bilan d'au moins 37 morts. Outre les enjeux humains et socio-économiques, ces flux humains très importants ont des enjeux également sécuritaires. Rien que lundi dernier, un ressortissant soudanais qui essayait de rentrer sur le territoire marocain a été arrêté par les éléments des Forces armées royales (FAR) près de la ville de Jerada. La fouille de son sac a permis de découvrir une arme de type Kalachnikov en sa possession, en plus d'une trentaine de balles. Aucune autre information sur les raisons de sa venue au Maroc n'a filtré pour l'instant.