Les Marocains se tournent vers Israël dans le domaine du nucléaire civil, alors que les Français, champions du nucléaire, ne souhaitent pas vraiment coopérer dans ce domaine car ils craignent la réaction d'Alger, rapporte le journal israélien, Israelvalley. Depuis que le Maroc et Israël ont rétabli leurs relations diplomatiques, Rabat et Jérusalem ont renforcé leur partenariat dans plusieurs domaines, notamment la défense. «Dans une optique de renforcer sa souveraineté énergétique et de réduire les coûts et les émissions de carbone, le Maroc a décidé depuis quelques années de diversifier ses ressources énergétiques en envisageant de construire des réacteurs nucléaires afin d'accélérer la transition vers une économie verte», apprend-on d'Israelvalley. Une relation qui ne plaît pas aux voisins du Maroc Il est bien vrai que la coopération militaire entre le royaume et Israël prend de grandes proportions. Mais, toujours d'après ledit journal hébreu, si les Algériens scrutent avec attention tout ce qui est écrit sur le Maroc et sa défense, les Français ne souhaitent pas coopérer dans ce domaine parce qu'ils craignent leur réaction. «Et surtout, ils ne veulent pas de prolifération nucléaire », poursuit-on. Une question qui, bien que rarement posée en public, est en train d'émerger dans les milieux israélo-marocains de la coopération bilatérale. Le Maroc va-t-il donc devenir une puissance nucléaire avec l'aide d'Israël ? Si Shimon Peres (ancien président israélien, ndlr.) était vivant il est certain que sous sa bannière la réponse aurait été positive, estime la presse israélienne. Lire aussi. Jérusalem: chasse à l'homme après une attaque fatale à une soldate israélienne Ainsi, le tout premier Centre national de formation en Sciences et technologies nucléaires a été ouvert en 2021 au Maroc, dans le prolongement du Centre national de l'Energie, des sciences et des technologies nucléaires (CNESTEN) à Maamora, avec pour objectif de «s'assurer de la sûreté et la durabilité des techniques nucléaires par le biais des compétences marocaines». En ce sens, et dans un discours très récent, Moshe Edri, directeur général de la Commission israélienne de l'énergie atomique espère que les accords de normalisation signés en 2020 avec le Maroc «ouvriront la voie à un dialogue direct significatif dans la région, y compris dans les forums nucléaires». Les autorités israéliennes ont affirmé leur prédisposition à mettre leur technologie nucléaire à la disposition des pays arabes qui ont normalisé leurs relations avec eux. Le Maroc, qui fait partie de ces pays et qui est déjà à un stade avancé dans sa coopération militaire, est donc concerné. Cette annonce, faite le 28 septembre en marge de la 66e conférence générale de l'Agence internationale de l'énergie à Vienne, par le directeur général de la Commission israélienne de l'énergie atomique (IAEC), Moshe Edri, risque de compliquer davantage les relations entre le Maroc et ses voisins, notamment l'Algérie avec qui les relations diplomatiques sont rompues. Lire aussi. Israël: Abderrahim Beyyoud reçoit le «Prix du diplomate de l'année» Pour ce dernier, il s'agit aussi d'un autre tournant dans les relations entre Israël et les pays arabes tels que le Maroc, les Emirats arabes unis et Bahreïn qui ont accepté de signer un traité de paix avec l'Etat juif, selon un communiqué de presse publié par l'IAEC. Une relation de plus en plus fluide Par ailleurs, Israël et le Maroc continuent de signer des accords pour renforcer les relations entre les deux nations. Cette fois, l'accord a été signé en présence du ministre de l'Education, Yifat Shasha Biton, du président de l'industrie aérospatiale, Amir Peretz, du président de l'université Bar-llan, le professeur Aryeh Tsavan, du chef de l'ambassade du Maroc en Israël, Abderrahim Beyyoudh, et de hauts responsables de sociétés énergétiques israéliennes. L'objectif principal de ces accords est de stimuler l'énergie entre les deux nations dans des domaines tels que le développement de batteries rechargeables, le recyclage, l'énergie solaire, l'économie de l'hydrogène et, l'un des défis les plus importants pour le Royaume, le stockage et le transport de ses ressources énergétiques vers les pays voisins comme l'Espagne. «Le Maroc et Israël avaient déjà des liens de longue date. « Cela nous encouragera à continuer à faire pression pour un meilleur avenir pour l'ensemble de la région», conclut Abderrahim Beyyoudh.