Le ministre belge de la Justice a été victime d'une tentative d'enlèvement la semaine dernière et accuse la « Mocro maffia », la mafia marocaine qui terrorise les autorités belges et néerlandaises. Quatre personnes ont été arrêtées jusqu'à présent. Lors d'une visioconférence tenue à l'occasion d'une fête locale, le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, a annoncé publiquement avoir été la cible d'un enlèvement dans la soirée du jeudi au vendredi 23 septembre. Sur ses réseaux sociaux, le ministre belge a par la suite pointé du doigt « la mafia de la drogue », faisant référence à la Mocro maffia, qui s'accapare le marché de la cocaïne dans la région, en l'introduisant depuis le port d'Anvers. Non loin du domicile du ministre, des policiers ont découvert dans « une voiture suspecte » immatriculée aux Pays-Bas, « un fusil d'assaut, des bouteilles remplies d'essence et du ruban adhésif », rapporte RMC. Quatre suspects, âgés de 20 à 48 ans, tous de nationalité néerlandaise ont été arrêtés quelques heures plus tard aux Pays-Bas, précise la même source, notant que tous ont refusé leur remise aux autorités belges. Pourtant, le ministre Van Quickenborne tente « d'obtenir l'extradition de grands narcotrafiquants arrêtés à Dubaï et qui seraient liés à la « Mocro Maffia », considérée par Europol comme l'organisation criminelle la plus dangereuse d'Europe, la principale importatrice de cocaïne », écrit RMC. Il s'agit notamment du Maroco-néerlandais Redouane Taghi, arrêté après des années de cavale en décembre 2019. À noter que le réseau de Taghi parvenait à faire entrer près d'une tonne de cocaïne par mois via le Maroc, Anvers et Rotterdam, confiait un ancien membre de son réseau Ebrahim B., au quotidien NRC. Très tôt, Redouane Taghi sera dans le viseur des autorités néerlandaises, puis espagnoles et marocaines. Lire aussi: Mocro Maffia: zoom sur l'un des réseaux criminels les plus violents d'Europe Au Maroc, il est suspecté d'être le commanditaire de la fusillade du café La Crème, en novembre 2017, qui a coûté la vie à la mauvaise cible, un jeune étudiant en médecine. La tentative d'enlèvement du ministre belge n'est pas sans rappeler les menaces qui pesaient sur le Premier ministre néerlandais l'an dernier. Mark Rutte avait en effet été placé sous haute protection, assurée par des policiers spécialement formés par le Service de sécurité royale et diplomatique (DKDB), après avoir découvert qu'il pourrait être la cible d'une attaque ou d'un enlèvement commandités par la Mocro maffia. Désormais, le ministre belge » vit sous surveillance renforcée et a été placé, avec sa famille, dans une résidence sécurisée », ont annoncé les autorités.