Invité ce lundi matin chez Europa Press, le ministre espagnol des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la coopération a été interrogé sur le discours de Pedro Sánchez à l'ONU, jugé contradictoire avec la nouvelle position de l'Espagne soutenant le Maroc dans le dossier du Sahara. José Manuel Albares a nié lundi tout changement concernant la position de son pays sur le Sahara. Le chef de la diplomatie espagnole a estimé que la position espagnole sur ce dossier n'avait pas besoin d'être répétée comme une « litanie ». Invité d'un « petit-déjeuner informatif » organisé par l'agence de presse espagnole Europa Press, Albares a minimisé le fait que Sánchez n'ait pas mentionné le soutien de l'Espagne au plan d'autonomie du Maroc pour le Sahara dans son discours prononcé le 22 septembre dernier, à New York, devant l'Assemblée générale des Nations unies. « Il ne s'agit pas de faire une sorte de litanie », s'est-il défendu, assurant que Sánchez n'a pas dit quelque chose « qui n'ait pas été dite ces derniers mois ou qui ne soit pas dans la lettre » qu'il a adressée à Mohammed VI ». Dans cette déclaration datée d'avril dernier, le président du gouvernement espagnol affirmait que le plan d'autonomie présenté en 2007 par le Maroc est « la base la plus solide » pour résoudre ce différend. Cette position, qui intervenait après une brouille diplomatique de plus d'un an entre le Maroc et l'Espagne, a été incluse dans une nouvelle feuille de route censée « inaugurer une étape inédite dans les relations entre les deux pays ». Mais devant l'ONU, Pedro Sánchez a évité de rappeler ce rapprochement, se contentant d'affirmer que » l'Espagne soutient une solution politique mutuellement acceptable, dans le cadre de la Charte des Nations unies et des résolutions du Conseil de sécurité ». Il a aussi affirmé, dans son discours, que son pays « va continuer à aider la population sahraouie dans les camps, comme il l'a toujours fait, en étant d'ailleurs le principal donateur étranger d'aides humanitaires dans les camps de réfugiés sahraouis ». Lire aussi: Vidéo. Sahara: Pedro Sanchez a-t-il changé de discours devant l'Assemblée générale de l'ONU ? Des déclarations jugées contradictoires au Maroc et au-delà. Ce que le président du gouvernement espagnol a fait à l'ONU, « c'est de dire que la solution doit être politique et mutuellement acceptable » dans le cadre des Nations unies et que « ce n'est pas quelque chose de nouveau », a encore estimé Albares ce matin. Le ministre espagnol a aussi souligné que la déclaration du 7 avril dernier, signée lors de la visite du président à Rabat « est en vigueur et constitue la feuille de route » sur laquelle repose la nouvelle étape de la relation bilatérale. Il a aussi rappelé que lors de sa rencontre avec son homologue marocain, Nasser Bourita, la semaine dernière à New York, « la volonté de continuer à avancer dans cette voie et de tenir la réunion de haut niveau avant la fin de l'année a été confirmée ». Cette réunion, reportée à plusieurs reprises, pourrait se tenir en novembre prochain, a-t-il fait savoir. Avant ce lundi, le MAE espagnol avait déjà dû s'expliquer, dans une interview publiée dimanche par La Razón, sur le discours de son président devant l'ONU. « J'insiste sur le fait que la déclaration hispano-marocaine du 7 avril est, en tous ses points, la position que nous avons avec le Maroc et, bien sûr, elle est valable », avait-il notamment souligné.