Les études du gazoduc Nigéria-Maroc se poursuivent. Confiée à ILF Consulting Engineers, société allemande d'ingénierie et de conseil, la 2e phase de l'étude d'avant-projet détaillée (FEED, Front-End Engineering design) du gazoduc Nigéria-Maroc, est désormais détaillée. Il s'agit d'un projet hautement stratégique pour le développement et la souveraineté énergétique du continent africain. C'est le premier tunnel reliant les continents africain et européen. Le gazoduc Nigéria-Maroc de plus de 6.000 km de long, sera le plus long gazoduc offshore au monde et le deuxième plus long gazoduc jamais construit. Une fois achevé, il aura un diamètre de 48 pouces en mer et de 56 pouces à terre, avec une capacité de transport prévue de 30 milliards de mètres cubes par an. Le mercredi 6 juillet, les sociétés publiques des hydrocarbures du Nigéria et du Maroc, Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) et l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), ont annoncé l'attribution d'un contrat de conseil en gestion de projet à une coentreprise composée d'ILF Consulting et de DORIS Engineering. Il s'agit de la 2e phase de l'étude d'avant-projet détaillée (FEED phase II) du gazoduc Nigéria-Maroc. Une étude désormais détaillée «Les services de conseil en gestion de projet (PMC) comprennent la conception de pipelines et de stations de compression à terre et en mer, des études d'ingénierie, des études d'impact environnemental et social, des études d'acquisition de terrains et un cadre de mise en œuvre de projets », détaille ILF Consulting Engineers. Lire aussi. Gazoduc Nigéria-Maroc: le tronçon marocain atteindra une longueur de 1.672 km Toujours d'après ladite société allemande, le projet étudie le potentiel d'utilisation de sources d'énergie renouvelables pour alimenter le pipeline et réduire l'empreinte carbone du projet. Car le pipeline fournira non seulement aux marchés locaux une source d'énergie durable et fiable, mais favorisera également le développement industriel et économique, créera un marché énergétique régional compétitif et profitera aux citoyens, aux pays et à leurs économies d'Afrique de l'Ouest. « ILF a déjà été impliqué dans la phase I de l'étude FEED de ce projet d'envergure mondiale. Et l'attribution de la phase II ne peut que témoigner de la confiance de nos clients ONHYM et NNPC en notre excellence et notre fiabilité en matière de gestion de projet de classe mondiale», avance Carles Giró, responsable régional des installations industrielles chez ILF. Intervenant à la conférence organisée par l'Agence nationale de régulation de l'électricité (ANRE) à l'occasion du 2e MEDREG President's Workshop, Imane Mansouri, représentante de l'ONHYM, avait présenté ce grand projet et avait dressé un tableau de la transition énergétique dans la région méditerranéenne. Elle a dans ce sens fait un focus sur le gaz naturel et les produits qui lui sont reliés, notamment le gazoduc Nigéria-Maroc. Lire aussi. Le président Buhari exhorte les britanniques et l'UE à investir dans le gazoduc Nigeria-Maroc En effet, hormis les 13 pays que le gazoduc traversera, il reliera trois pays supplémentaires : le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Les réserves de gaz sont quant à elle estimées à 5.400 BCM et seront fournies principalement par le Nigeria, la Mauritanie, le Sénégal, le Ghana, la Côte d'Ivoire. « Les marchés cibles sont l'Europe, l'Afrique de l'Ouest ainsi que le Maroc. L'Union européenne (UE) sera privilégiée comme marché initiale », avait relevé Imane Mansouri. Rappelons que le méga-projet de gazoduc Maroc-Nigeria, dont l'étude de faisabilité a été entamée en mai 2017 avec un coût de plusieurs milliards de dollars, avait été lancé au cours de la visite officielle du Roi Mohammed VI, en décembre 2016 à Abuja, et un accord y afférent avait été signé, le 10 juin 2018, lors d'un déplacement à Rabat du président nigérian, Muhammadu Buhari. Lire aussi. Energie: feu vert d'Abuja pour le gazoduc Nigeria-Maroc Son importance réside dans le fait qu'il constitue la principale voie de développement et d'intégration à grande échelle et transfrontalière. Car in fine, et selon plusieurs experts, il s'agit d'un projet stratégique-atlantique visant à améliorer la sécurité énergétique des pays africains et européens, ainsi que d'un carrefour des intérêts énergétiques de plusieurs acteurs internationaux.