L'hypertension artérielle (HTA) est une pathologie assez grave, représentant un problème majeur de santé publique, et demeure la cause principale de millions de décès enregistrés chaque année dans le monde, a affirmé Dr. Kawtar Majdoub, spécialiste en cardiologie et maladies vasculaires. « L'HTA est un facteur de risque cardiovasculaire grave, responsable de 7 millions de décès par an dans le monde, à cause de ses complications cardiaques, vasculaires, rénales et cérébrales », a averti Dr. Majdoub dans un entretien accordé à la MAP, ajoutant qu'elle représente aussi la cause de consultation la plus fréquente. L'hypertension est « la maladie chronique la plus fréquente » au monde, notamment au Maroc, a-t-elle souligné, faisant savoir que selon les dernières statistiques rendues publiques, « les 2/3 des personnes âgées de plus de 65 ans sont atteintes de cette pathologie ». Selon cette spécialiste, « l'HTA est définie généralement par des chiffres tensionnels égaux ou supérieurs à 140 millimètres de mercure (mmHg) pour la systolique (ou la maxima) et 90 mmHg pour ce que l'on appelle la diastolique (ou la minima) ». Ces données ne sont fiables qu'après plusieurs mesures répétées », a-t-elle dit. Et de noter que « les symptômes de l'hypertension artérielle sont peu spécifiques, parfois même absents et c'est la raison pour laquelle l'on qualifie cette maladie de grave et silencieuse, voire mortelle ». Elle a, dans ce sens, ajouté que pour les cas d'hypertension les plus sévères, « l'on pourra retrouver certains symptômes tels que des céphalées, des acouphènes (bourdonnements d'oreille), et dans les cas les plus graves on peut avoir des épistaxis (des saignements de nez), de la fatigue… ». Dr. Majdoub a, en outre, tenu à expliquer la différence entre les deux types d'HTA existants: le premier est l'HTA essentielle, qui est la maladie chronique touchant environ 90% des patients hypertendus et dont la cause première est souvent l'hérédité. Lire aussi : Hypertension, diabète, psoriasis... près de 20 médicaments vont voir leur prix baisser Quant au second, la cardiologue a indiqué qu'il s'agit de « l'HTA secondaire », une maladie guérissable si la cause est bien diagnostiquée. Elle a précisé que l'hypertension artérielle est un grave facteur de risque cardiovasculaire, qui peut entraîner et/ou être associé à la forte probabilité de survenue d'un événement cardiaque ou vasculaire, ou tout simplement le bouchement des différents vaisseaux de l'organisme à tous les niveaux. « La survenue de ces complications est plus fréquente avec la présence d'autres facteurs cardio-vasculaires, tels que le diabète, les problèmes de dyslipidémie et de cholestérol, le tabagisme, l'obésité, la consommation d'alcool, la sédentarité, etc. », a poursuivi Dr. Majdoub. Elle a, dans ce sens, insisté sur la nécessité de la prévention précoce afin d'éviter toutes ces complications vasculaire, cérébrale, cardiaque et rénale, qui peuvent être mortelles. De l'avis de cette praticienne, il existe deux protocoles de traitement contre l'HTA: « le premier est le traitement médicamenteux, qui doit être prescrit par le médecin traitant et qui porte sur plusieurs types de médicaments, dont le choix doit être décidé en fonction de l'état de santé du patient et de son âge… ». « Le second traitement consiste, lui, en les mesures hygiéno-diététiques que le patient doit suivre pour protéger ses vaisseaux et pour que les chiffres tensionnels soient dans la fourchette souhaitable », a-t-elle enchaîné, estimant qu'il faudra réduire obligatoirement la consommation de sel. Cependant, Dr. Majdoub a mis en garde contre la mauvaise hygiène de vie, avec à la clé une consommation excessive de sel et d'alcool, le tabagisme, l'obésité, la sédentarité, le manque d'activité physique, le stress et l'angoisse entre autres. Par Safaa Abou El Houda – MAP