La capitale du Souss dispose de deux ports dont le premier, le plus ancien, est consacré à la pêche, alors que le second assez récent, est destiné au commerce. Durant des décennies, ces structures portuaires contribuaient cahin caha à l'essor de l'économie nationale et constituent, en effet, une composante vitale du triptyque traditionnel de la région, à savoir tourisme, agriculture, pêche maritime. Cependant au fil du temps, les ports en particulier celui de la pêche s'essoufflait face aux flux grandissants que connaît la ville, puisqu'il en devient trop exiguë et exempt à toute extension, en raison de sa position ramassée entre la Marina au sud et la bourgade d'Anza au nord du littoral. Il s'avère donc qu'il n'est plus extensible au point de se présenter aujourd'hui non pas en tant que levier du développement économique régional, mais comme un handicap, de part son état fébrile en la matière. Depuis déjà un bon bout de temps, certains opérateurs de la région se sont mis à réfléchir sur l'alternative à mettre sur orbite en vue de combler cette entrave qui limitait l'expansion escomptée au niveau du port dont l'apport, de plus en plus, s'amenuise au grand dam d'une ville en plein élan métropolitain parmi ses pairs à travers le royaume et l'Afrique, voire le monde entier. Au début des réflexions, le rêve de mettre sur pied un « port sec » à l'instar de nombre de contrée, semblait inaccessible en raison des contraintes auxquelles il devrait, sans doute faire face en termes de logistique et d'accompagnement en perspective. L'illustre écrivain français, Victor Hugo avait bien dit à cet égard « Les grandes révolutions naissent des petites misères comme les grands fleuves des petits ruisseaux ! ». Depuis, l'idée du port sec ne cessait de germer et prit enfin forme dans l'esprit de ses « rêveurs » qui ont fait appel aux décideurs centraux, mais aussi aux concepteurs aguerris du Tanger med qui ont porté main forte au projet en état foetal. Après maints échanges sur cet ouvrage, il paraît qu'on s'est accordé finalement à le mettre à exécution, sur une superficie de 100 ha, dans le territoire de la commune rurale de Drarga. La signature des documents relatifs à cette œuvre salutaire a lieu dans les jours qui viennent en présence de toutes les parties concernées. Une haute performance qui se profile à l'horizon au grand jour, grâce à la détermination de ses ingénieux initiateurs dont la résilience et la ténacité ont fini par payer, si l'on sait qu'au début, on avait tergiversé à propos de l'utilité de ce projet. À présent, on est conscient des avantages que renferme une telle réalisation aux niveaux du stationnement des conteneurs et du stockage des cargaisons sous douane ainsi que la promptitude d'arrivée et de départ. Il faudra bien dire que le chef-lieu de la région qui est soumis actuellement à une large reviviscence à diverses proportions, investissementale et industrielle en particulier, au côté de sa dimension de relooking urbain, est en passe de s'ériger en réel starting-block pour un bourgeonnement économique des plus prometteurs !