Abdelkarim Mazouzi, fondateur de DBM Maroc et créateur de la marque « Accent », a récemment franchi une nouvelle étape en lançant « AGX », la première marque marocaine dédiée au gaming. Après avoir imposé sur le marché le premier PC 100 % marocain, il a su faire face aux géants mondiaux grâce à des produits de qualité à des prix compétitifs. Aujourd'hui, DBM Maroc génère 200 millions de DH de chiffre d'affaires et se développe à l'international. Focus sur le parcours exceptionnel de l'homme d'affaires qui a redéfini l'industrie informatique au Maroc. Abdelkarim Mazouzi, fondateur et PDG de DBM Maroc, a marqué de son empreinte l'industrie informatique avec sa marque d'ordinateurs Accent. Mais aujourd'hui, l'homme d'affaires marocain, qui a déjà fait ses preuves avec le lancement du premier ordinateur 100 % marocain, ne se repose pas sur ses lauriers. En véritable pionnier, il mise désormais sur l'avenir du gaming, un secteur qui a du potentiel au Maroc. C'est ainsi qu'il a créé une nouvelle marque dédiée aux gamers : AGX (Accent Gaming Extreme) dont la gamme sera bientôt sur le marché. L'enjeu est de taille. Mazouzi perçoit dans l'industrie du jeu vidéo un potentiel économique majeur. Il suit de près les évolutions du marché marocain, qui voit la création par le gouvernement d'une zone spécialisée à cette industrie à Rabat, renforçant ainsi la position stratégique du royaume en tant que futur acteur clé dans le domaine en Afrique et dans le monde arabe. Avec des revenus qui ont déjà atteint 2,28 milliards de DH, le secteur marocain du gaming devrait dépasser les 3 milliards de DH d'ici 2027, avant d'atteindre près de 6 milliards de DH en 2030. Conscient de l'ampleur de cette révolution numérique, Abdelkarim Mazouzi ne veut surtout pas manquer cette occasion et veut se positionne déjà comme un acteur incontournable du gaming au Maroc. Lire aussi | Best Financière. L'ascension inébranlable de Zouhair Bennani, figure incontournable de la grande distribution au Maroc Abdelkarim Mazouzi a commencé son parcours dans la vie professionnelle dans un cadre assez classique pour un jeune Marocain des années 1980. Après avoir terminé ses études d'ingénieur agronome à l'Institut agronomique de Rabat, il prend une décision qui marquera le début de son aventure entrepreneuriale : quitter le Maroc pour explorer d'autres horizons. À l'époque, nombreux étaient les jeunes marocains qui, comme lui, partaient à l'étranger pour voir ce qui se passait hors du royaume. Son choix se porte sur la France, une terre d'opportunités, où il découvrira une réalité bien différente de celle qu'il connaissait au Maroc. Son premier emploi dans le secteur du bâtiment en France ne dure qu'un an. Bien qu'il acquière de précieuses compétences, il réalise rapidement que le salariat n'était pas fait pour lui. L'envie de créer et de diriger sa propre entreprise germe dans son esprit. C'est ainsi qu'en 1985, il fonde sa première société dans le domaine du bâtiment. Cette entreprise ne nécessitant pas de gros équipements, Abdelkarim commence par sous-traiter des services comme le bardage et la peinture pour les grandes entreprises. Avec un esprit pragmatique, il bâtit son activité pas à pas. En période de pointe, son entreprise emploie jusqu'à 80 personnes. Cependant, en 1990, après avoir accumulé un capital confortable, il décide de vendre cette première entreprise, engrangeant ainsi un petit pécule, et se dirige vers de nouveaux horizons. Lire aussi | H&S Invest Holding. Moncef Belkhayat, l'entrepreneur marocain qui suit les traces du géant américain Procter & Gamble Le tournant automobile : une première grande réussite Fort de son expérience dans l'entrepreneuriat, Abdelkarim Mazouzi ne perd pas de temps et se lance immédiatement dans une nouvelle aventure. En 1990, il se tourne vers le commerce automobile en rachetant deux petites concessions Renault. Grâce à une conjoncture favorable, notamment avec l'importation de véhicules par les Algériens en franchise de droits de douane, l'affaire prend rapidement de l'ampleur. En vendant entre 50 et 60 voitures par mois, dont une partie importante de véhicules d'occasion, il réalise une belle performance. Mais, en 1994, toujours avide de nouvelles opportunités, il décide de vendre son entreprise automobile pour se lancer dans un secteur qui commence à faire parler de lui : l'informatique. Lire aussi | Groupe Akdital. Dr Rochdi Talib, le médecin bâtisseur de cliniques L'aventure informatique : une vision avant-gardiste Le secteur informatique était encore dans ses balbutiements au début des années 90. L'internet n'était pas aussi omniprésent qu'aujourd'hui, mais Mazouzi, à l'instar de nombreux entrepreneurs visionnaires, entrevoit le potentiel de cette nouvelle ère numérique. C'est ainsi qu'il fonde en 1994 DBM France, une société de vente de pièces informatiques. Implantée en région parisienne, DBM France se spécialise dans la commercialisation de périphériques et de produits informatiques. Ses principaux clients étaient originaires d'Afrique, dont surtout le Maroc. La croissance impressionnante de ces transactions avec ses compatriotes était un signe clair. Très vite, il s'aperçoit que le marché marocain est prometteur, et décide de revenir au pays, avec un projet bien précis en tête. C'est ainsi qu'en 1995, après avoir confié la gestion de DBM France à l'un de ses frères, il fonde DBM Maroc à Casablanca. Son investissement initial est de 3 millions de DH, et son objectif est clair : devenir un acteur clé dans la distribution de produits informatiques au Maroc. Il commence modestement en distribuant les mêmes produits qu'il vendait en France, tout en ajoutant une activité de réparation. Le marché marocain est encore jeune, mais il se développe rapidement, et les premiers résultats sont probants. En 1996, DBM Maroc réalise un chiffre d'affaires de 27 millions de DH, un chiffre qui grimpe à 35 millions de DH l'année suivante. L'entreprise est en pleine croissance, et Abdelkarim Mazouzi commence à envisager une nouvelle étape : la fabrication d'ordinateurs marocains. Lire aussi | Imperium Holding. Amine Baroudi, le roi marocain du thé, qui ambitionne de doubler ses revenus à 2 milliards de DH La naissance d'une marque 100 % marocaine : Accent C'est en 1996 qu'Abdelkarim Mazouzi prend l'une de ses décisions les plus audacieuses : il se lance dans la fabrication du premier ordinateur marocain. À l'époque, les intégrateurs locaux se contentaient de monter des clones d'ordinateurs sans jamais oser les vendre sous leur propre marque. Mais pour Abdelkarim Mazouzi, cette situation représente une opportunité unique. Encore faudrait-il bien choisir un nom pour sa nouvelle marque. Mazouzi se retrouvait face à une contrainte. À l'époque, au Maroc, la sérigraphie sur des produits comme les claviers ou encore les souris était un procédé rare, peu développé, ce qui compliquait son projet. Mais parmi les produits qu'il importait de Corée du Sud, il y en avait un qui portait le nom « Accent ». Ce détail, apparemment anodin, allait marquer un tournant décisif dans son aventure entrepreneuriale. Il décida alors de s'approprier ce nom et de l'utiliser pour ses propres produits, une marque encore inexistante au Maroc. Prudent et déterminé, il comprit rapidement l'importance de protéger sa nouvelle marque. Il n'hésite pas à saisir cette occasion pour protéger cette marque, la rendant ainsi exclusive à DBM Maroc. Ce fut ce premier geste qui allait poser les fondations solides de son entreprise, et marquer le commencement de l'histoire de DBM Maroc, une histoire vouée à se développer et à prospérer. L'histoire retiendra aussi que c'est dans un garage de Mohammedia qu'Accent voit le jour. Une histoire semblable à celle des géants américains de la Silicon Valley. Lire aussi | CMGP Group. Youssef Moamah, le PDG qui a ouvert la voie de l'agriculture à la Bourse de Casablanca A l'époque au Maroc, les intégrateurs locaux se limitaient à assembler des clones d'ordinateurs sans jamais oser leur donner une identité propre. Ils n'avaient pas cette audace, mais lui, dès le départ, en était convaincu : il pouvait faire différemment. « Pourquoi ne pas créer une marque marocaine ? », se disait-il. À l'époque aussi, il disposait d'une équipe de techniciens et d'ingénieurs qualifiés, ainsi que d'un savoir-faire unique. Pourquoi ne pas en profiter pour répondre aux besoins du consommateur marocain, tout en défiant les grandes marques internationales, souvent trop coûteuses pour une majorité de la population locale ? En juillet 2002, il se lança. Il commença à commercialiser des ordinateurs 100% marocains sous la marque Accent, une initiative qui allait rapidement secouer le marché. Dès le lancement de son premier PC entièrement assemblé au Maroc, le succès fut au rendez-vous. Non seulement il avait anticipé un besoin local, mais sa démarche suscita des vocations. D'autres constructeurs locaux commencèrent à suivre son exemple, pénétrant eux aussi le marché quelques mois après. Pourtant, Mazouzi n'était pas un homme à se laisser distraire par la concurrence. Il avait un plan marketing bien précis. Lire aussi | Zine Capital Invest. Noureddine Zine, le PDG discret d'une holding en pleine croissance Pendant le mois de Ramadan, par exemple, il organisait la « fête du PC », un événement conçu pour mettre en avant ses nouveautés. L'objectif était simple : attirer les clients en leur offrant des produits complémentaires comme des imprimantes, des scanners, voire des connexions Internet, afin de rendre son offre encore plus attrayante. Ce n'était pas seulement une question de prix, mais aussi de service, de valeur ajoutée. Ses ordinateurs furent bientôt disponibles dans les deux chaînes de grande distribution les plus importantes du pays à l'époque, Marjane et Metro. Le PC, qu'on considérait autrefois comme un produit de luxe, devenait ainsi un objet de consommation, plus accessible à un plus large public. Lire aussi | Red Med Capital. Abdeslam Ababou, l'architecte discret d'une banque d'investissement de référence au Maroc La stratégie gagnante : service après-vente et diversification Le créateur de la marque Accent comprend rapidement qu'au-delà de la qualité des produits, le service après-vente est un élément clé de la satisfaction client. Contrairement aux grandes marques internationales, souvent défaillantes sur ce point, DBM Maroc mise sur une assistance de qualité et une réactivité hors pair. Les clients apprécient la possibilité de faire réparer leurs appareils en un temps record. Cette politique de service, couplée à une gamme diversifiée de produits, va permettre à Accent de se tailler une place sur le marché marocain. Mais le fondateur de DBM ne s'arrête pas là. Il comprend que pour durer, il faut anticiper les évolutions du marché. Ainsi, il lance Accent au-delà des frontières. Ainsi, quelques opérations d'exportation sporadiques vers le Sénégal et le Burkina Faso furent lancées. Cependant, c'est en Europe que DBM Maroc allait connaître ses premiers grands succès. En 2008, un tournant majeur survint, et particulièrement en France. L'entreprise réussit à vendre pas moins de 9 000 ordinateurs à travers des sites marchands spécialisés tels que RueDuCommerce et Cdiscount. Les prix de ces appareils variaient entre 250 et 400 euros, offrant ainsi une alternative abordable face à des concurrents plus coûteux. C'était un véritable triomphe pour Mazouzi et son équipe, qui avaient su saisir cette opportunité. Lire aussi | Sanam holding. Saïd Alj, l'industriel tout terrain L'expansion et l'engagement social Abdelkarim Mazouzi sait que pour que la marque Accent devienne un nom incontournable, il faut plus qu'un bon produit. Il faut un excellent service après-vente, et une réelle volonté d'intégrer des initiatives sociales et éducatives dans son modèle économique. Contrairement aux grandes marques internationales qui peinaient à fournir un service efficace et rapide, Accent se distingue par une réactivité exceptionnelle. Si un produit Accent tombe en panne, il est réparé le jour même et réexpédié le lendemain. Cette approche de service crée une fidélité de la part des clients. Mais Mazouzi ne se limite pas à la simple vente d'ordinateurs. Il s'investit également dans l'éducation. En 2006, un appel d'offres lancé par le gouvernement marocain représenta une opportunité en or pour Abdelkarim Mazouzi et son entreprise, DBM Maroc. L'objectif était d'équiper les étudiants de l'enseignement supérieur en ordinateurs et tablettes, avec un total de 30 000 unités, dont 70% d'ordinateurs portables et 30% de tablettes. Pour Mazouzi, c'était l'occasion rêvée de marquer un grand coup, et il ne comptait pas la laisser passer. Il engagea alors des négociations avec le ministère de l'Education nationale pour proposer ses tablettes dans le cadre du programme de lutte contre l'analphabétisme, une initiative qui lui permettait de jouer un rôle clé dans l'éducation des plus démunis. Mais ce n'était pas tout : il se positionna également pour décrocher des marchés dans le cadre du programme Nafida, un projet gouvernemental visant à équiper les enseignants en matériels informatiques et à faciliter l'accès à Internet pour eux. Lire aussi | Alpha 55. Mehdi Benghanem, de la gestion d'une adresse casablancaise à la création d'une marque marocaine ambitieuse Ce fut le début d'une longue série de collaborations fructueuses. DBM Maroc participa ainsi à des programmes phares comme Injaz 1 et Injaz 2, qui, pendant dix ans, équipèrent plus de 300 000 étudiants. Mais Mazouzi ne s'arrêta pas là. L'entreprise participa aussi à Nafida 1, le programme « un enseignant un PC », de 2006 à 2010, un projet qui rencontra un immense succès. Ces initiatives portaient la vision de Mazouzi : offrir des ordinateurs à des prix compétitifs pour les enseignants et les étudiants, facilitant ainsi leur accès à la technologie et à l'éducation. Récemment, DBM Maroc a terminé le programme Nafida 2, lancé par la Fondation Mohammed VI, qui a permis d'équiper 150 000 enseignants entre 2022 et 2024. Ce programme a été un grand succès, et la Fondation réfléchit déjà à l'extension du projet, tant la demande reste forte. Lire aussi | SGTM. La famille Kabbaj, porte-drapeau du BTP marocain Mais l'engagement de Mazouzi ne se limitait pas à ces grandes initiatives nationales. DBM a également équipé de nombreuses écoles marocaines, y compris dans des zones reculées, souvent à titre gracieux, en soutien aux actions d'associations locales. À travers ces programmes, Abdelkarim Mazouzi et DBM Maroc ont non seulement démocratisé l'accès à la technologie pour les étudiants et enseignants, mais ont aussi contribué activement à l'égalité d'accès à l'éducation, en portant des solutions informatiques dans chaque recoin du royaume, même les plus isolés. Cette vision et cet engagement ont fait de DBM Maroc un acteur incontournable du secteur éducatif, fidèle à sa mission de rendre l'éducation accessible à tous. Ce modèle se réplique à l'international, notamment en Afrique. De 2010 à 2020, DBM Maroc participe au programme Sama PC au Sénégal, soutenu par la Banque Mondiale, pour fournir des ordinateurs à des milliers d'étudiants sénégalais. En Côte d'Ivoire et au Burkina Faso, d'autres initiatives similaires voient le jour, bien que certaines aient rencontré des difficultés. Lire aussi | Al Hoceinia holding. Plus de 3,5 milliards de DH d'investissements en cours Une diversification réussie et une vision tournée vers l'avenir Abdelkarim le sait bien : DBM Maroc doit une grande part de sa survie à l'appui des programmes gouvernementaux. Ces initiatives ont été un véritable tremplin pour la marque Accent, permettant aux produits de pénétrer de nombreux foyers marocains. Grâce à ces programmes, DBM a pu gagner en notoriété et se maintenir à flot, avec une croissance régulière de son chiffre d'affaires, oscillant entre 10 et 15 %. Mais Abdelkarim ne se contentait pas de cette stabilité ; il cherchait constamment de nouvelles opportunités. C'est ainsi qu'à partir des années 2000, il décida d'élargir l'horizon de DBM Maroc. Il ouvrit des filiales dans des pays africains comme le Sénégal, la Côte d'Ivoire et le Cameroun, afin de faciliter l'exportation des produits. Pour garantir une gestion optimale, il fit un pari audacieux : il dota DBM d'un entrepôt sous douane à Mohammedia, une initiative qui positionnait son entreprise comme la seule société high-tech au Maroc à bénéficier de ce type d'infrastructure. Mais l'industrie de l'informatique était en pleine mutation. Le marché des ordinateurs de bureau, qui avait longtemps porté l'entreprise, commençait à s'essouffler. En 2012, les ventes d'ordinateurs sur le marché marocain reculaient de 40%, tandis que les tablettes explosaient, avec une progression de plus de 140%. Toujours à l'affût des évolutions du secteur, Abdelkarim n'hésita pas à prendre le virage des tablettes. Même face aux géants mondiaux comme Samsung et Apple, qui dominaient le marché, Accent confirmait son virage stratégique et renforçait son positionnement. Lire aussi | M'hamed Idoulahiane, doyen de l'hôtellerie au Maroc et investisseur engagé Tout en restant concentré sur l'expansion internationale, Abdelkarim Mazouzi ne s'arrêta pas là. En 2015, il fonda RAMZO, une société spécialisée dans la distribution et la vente d'équipements informatiques, un peu à la manière d'Amazon. Puis, il lança SNA (Solutions Numériques pour l'Afrique), une entreprise dédiée au e-learning, qu'il développa en partenariat avec des ingénieurs sénégalais. Ce projet visait à répondre aux défis de l'éducation à distance, une nécessité croissante. L'une des premières réalisations de SNA fut l'installation de la première plateforme de e-learning avec Aawatif Hayar, ancienne présidente de l'Université Hassan II de Casablanca et future ministre. SNA déploya ensuite ses solutions à l'Université virtuelle du Sénégal, qui, en quelques années, devint la première université publique entièrement numérique en Afrique francophone, accueillant plus de 60 000 étudiants à distance. Fort de ces succès, Abdelkarim rêve désormais d'équiper les universités marocaines des meilleures technologies afin que les étudiants puissent bénéficier d'une éducation de qualité, notamment à travers l'enseignement à distance. Bien que le Maroc ait pris du retard dans ce domaine, la loi adoptée permettant 30 % d'études à distance reste une occasion en or pour les universités de se moderniser et d'augmenter leur nombre d'étudiants. Lire aussi | Delta holding. Fouad Fahim, 12 ans de succès dans la transition générationnelle Toujours à l'avant-garde, le fondateur de DBM créa une quatrième société, SLACAP, spécialisée dans la fabrication de produits de domotique, caméras et récepteurs wifi. Cette montée en gamme lui permit de positionner son entreprise sur des produits plus performants, plus raffinés et plus modernes. Mais ce n'était pas tout. Actuellement, DBM Maroc, avec ses filiales, se prépare à anticiper les tendances mondiales, notamment dans le secteur du gaming, en développant une nouvelle marque, AGX, destinée à offrir des produits haut de gamme, performants et à des prix compétitifs. Lire aussi | Groupe Alliances. La fabuleuse remontada d'Alami Lazraq Le B2B, un pivot stratégique Au fil des années, Mazouzi n'a cessé d'investir dans le développement de son infrastructure. Cela a commencé avec l'acquisition d'un terrain de 4 000 m2 dans la première zone industrielle de Mohammedia, où il établit une unité de production. Mais il ne s'est pas arrêté là. Toujours ambitieux, il a investi sur un autre site de 5 000 m2 dans la zone franche de Mohammedia, un emplacement stratégique pour ses stocks et ses bureaux. Ce site comprend également deux hangars de 2 000 m2 chacun, ainsi qu'un espace d'entrepôt sous douane. Ces investissements ont été cruciaux pour soutenir l'expansion de DBM Maroc, qui exporte désormais entre 20 % et 30 % de son chiffre d'affaires, en fonction des années, vers une douzaine de pays, notamment grâce à des partenariats avec des entreprises comme Maroc Telecom, présent dans dix pays africains. Aujourd'hui, DBM Maroc génère environ 200 millions de DH de chiffre d'affaires et emploie une équipe de 80 personnes. Cependant, Abdelkarim savait que la stratégie devait évoluer. Le marché domestique, dominé par les grandes surfaces, devenait de plus en plus difficile à aborder. Il décida alors de réduire le nombre de grandes surfaces distribuant ses produits, en privilégiant désormais le B2B (Business to Business). Ce pivot stratégique permet à DBM Maroc de se concentrer sur des relations plus directes et plus rentables. Lire aussi | Bricoma. Mohamed Filali Chahad, le pionnier du bricolage qui tient tête aux multinationales Accent, la marque 100 % marocaine qu'il a créée, s'est distinguée non seulement par ses prix compétitifs, souvent 20 % à 30 % moins chers que des géants comme Dell ou HP, mais aussi par sa capacité à s'adapter aux standards mondiaux. En tant que seul PC africain certifié par Microsoft et Intel Premier Provider, Accent bénéficie d'un accès privilégié aux technologies de pointe. Cette certification récompense les meilleurs intégrateurs de produits Intel et a été un atout majeur pour Abdelkarim, lui permettant de rester compétitif dans un secteur où l'interdépendance est essentielle. Il n'oubliera jamais une période critique où DBM Maroc fabriquait des produits Android sans avoir cherché à valider les certifications nécessaires. Lorsque Google annonça qu'à partir du 1er janvier, seuls les produits certifiés fonctionneraient, Abdelkarim connut un stress intense, craignant de perdre 1,5 million dollars en stock. Heureusement, la menace ne se concrétisa pas, mais cet épisode lui rappela l'importance de s'adapter rapidement aux exigences du marché. La concurrence a été rude, mais malgré cela, Accent a su faire preuve de résilience. Tandis que d'autres intégrateurs locaux, moins préparés, ont fini par jeter l'éponge, DBM Maroc a non seulement survécu, mais a su se réinventer pour prospérer. En continuant de nourrir de grandes ambitions, la marque a su s'adapter à l'évolution rapide des technologies et se positionner sur le marché. Lire aussi | Abdelmajid Belmekki, le nouveau roi de l'acier Un regard tourné vers le logo « Made in morocco » et la bourse Abdelkarim Mazouzi nourrit maintenant l'ambition de voir DBM Maroc introduite en Bourse, un projet longtemps envisagé, mais toujours en attente. Selon lui, la mise en place d'un logo « Made in Morocco », destiné à certifier les entreprises marocaines exportatrices respectant des critères bien définis, serait un levier majeur pour multiplier par quatre le chiffre d'affaires de DBM Maroc. En tant que vice-président de la Fédération des Technologies de l'Information, des Télécommunications et de l'Offshoring (APEBI), il milite activement pour ce projet, convaincu que cela offrirait une véritable visibilité aux entreprises marocaines à l'international. Lire aussi | «The Challenge Leadership Show» 2025 : Arsène Wenger invité d'honneur de la première édition Pour le fondateur de l'équipementier informatique Accent, le plus grand motif de fierté reste la reconnaissance de l'industrie technologique marocaine. « Avant, on associait les produits marocains aux tomates ou aux oranges, mais aujourd'hui, et cela étonne beaucoup de gens, on peut dire fièrement que le Maroc fabrique aussi des ordinateurs », conclut-il avec une immense satisfaction, conscient du chemin parcouru et des défis qui restent à relever.